Drones tueursEPFL: la curieuse société d'un Iranien arrêté sur ordre des USA
Un Iranien a été arrêté en Italie, suspecté d'avoir collaboré avec le régime de Téhéran pour la fabrication de drones qui ont tué des soldats américains en Jordanie.

M.A. a été arrêté lundi en Italie sur demande des États-Unis, en même temps que son associé sur sol américain.
DRUn ancien chercheur iranien à l'EPFL est désormais entre les mains de la justice italienne. Il a été arrêté, lundi, à Milan, sur demande des États-Unis. Les Américains l'accusent d'avoir fourni à l'Iran des technologies qui ont permis au régime de Téhéran de fabriquer des drones qui auraient ensuite été impliqués dans la mort de trois soldats américains en Jordanie. Pour ce faire, il avait créé une société en 2019 sur le campus de l'EPFL et faisait transiter les transferts entre les États-Unis, où opérait son associé, qui a aussi été arrêté, et l'Iran.
L'EPFL a confirmé à la télévision tessinoise RSI que l'homme en question avait bel et bien effectué un postdoc à l'EPFL de 2019 à 2022, sous contrat avec un laboratoire et que depuis, il ne collaborait plus avec l'école. Au registre du commerce, par contre, sa société est toujours enregistrée comme active. L'EPFL indique pourtant que personne n'y travaille. Il s'agirait avant tout d'une «société boîte aux lettres».
Du matériel retrouvé dans des drones tueurs
«À plusieurs reprises, les données de voyage indiquent que M.A. retournait en Iran rapidement après réception, en Suisse, de pièces de la société américaine», peut-on lire dans un document de la justice américaine. Or, le 28 janvier 2024, trois soldats américains ont été tués par un drone sur une base en Jordanie. Après enquête, il s'est avéré que le système de navigation du drone avait été fabriqué par une société iranienne qui collabore avec les Gardiens de la révolution... et qui a été co-fondée par le même M.A.
C'est donc pour avoir contourné les sanctions américaines qui interdisent de faire ce genre de commerce avec l'Iran et pour avoir «conspiré pour fournir un soutien matériel à une organisation terroriste étrangère ayant entraîné la mort» que l'homme a été arrêté. Quant à la connexion avec la Suisse (qui représente les intérêts américains en Iran), des conséquences politiques sont déjà imaginables. L'Iran a convoqué l'ambassadrice suisse après l'arrestation des deux hommes.