Évasion fiscaleLes gens fortunés retirent leurs billes de notre pays
Avant la crise financière de 2008-2009, la Suisse gérait près de la moitié des actifs offshore. Il n’en reste plus que 20%, selon une étude.

La Suisse n’est plus, comme autrefois, un paradis pour les évadés fiscaux.
IMAGO/EibnerIl devient toujours plus difficile pour les riches de se soustraire à l’impôt. L’échange automatique d’informations bancaires en est la cause, selon une nouvelle étude de l’EU Tax Observatory. Au cours des dix dernières années, l’évasion fiscale à l’étranger a donc diminué de deux tiers. Selon ce rapport, les avoirs financiers détenus à l’étranger s’élèvent à environ 12’000 milliards de dollars. «Avant la crise financière de 2008 et 2009, la Suisse gérait près de la moitié de ces actifs offshore», écrivent les auteurs. Aujourd’hui, cette proportion est tombée à environ 20%.
Il fut un temps où la Suisse était une oasis pour les évadés fiscaux. Selon une étude, entre 2007 et 2008 la clientèle américaine d’UBS et de Credit Suisse a indiqué qu’environ 85 à 95% de tous les comptes en Suisse n’étaient pas déclarés aux autorités fiscales. En outre, plus de 90% des actifs européens n’étaient pas déclarés avant 2010. Depuis lors, une grande partie de l’argent offshore a migré vers l’Asie, en particulier vers Singapour et Hong Kong.
Les États-Unis ont mis la pression. Le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) de 2010 oblige désormais les institutions financières étrangères à fournir des informations sur les comptes américains aux autorités fiscales de l’Oncle Sam. Depuis juin 2014, la Suisse y participe également. Pour taxer l’argent offshore, il existe en outre le Common Reporting Standard, connu en Suisse sous le nom d'«échange automatique d’informations». Il existe néanmoins des comptes secrets. Selon une étude, environ 27% des fonds offshore transitent par les autorités fiscales locales.