Surveillance: ProtonMail menace de quitter la Suisse

Publié

ÉconomieLa messagerie cryptée Proton menace de quitter Genève

Le patron de la société juge que si le Conseil fédéral change les règles de surveillance des télécommunications, un départ de Suisse sera inéluctable.

ProtonMail offre à ses 100 millions d'utilisateurs un service de messagerie cryptée.

ProtonMail offre à ses 100 millions d'utilisateurs un service de messagerie cryptée.

dr

Proton, le service de messagerie cryptée utilisé par plus de100 millionsde personnes dans le monde, menace de quitter Genève. Son cofondateur Andy Yen explique dans la «Tribune de Genève» qu'il y sera contraint en cas d'adoption de la refonte de l'ordonnance sur la surveillance des télécommunications, mise en consultation par le Conseil fédéral jusqu'au 6 mai. Il estime que la législation suisse deviendrait alors «plus intrusive que celle de l'Union européenne».

Si cette ordonnance entrait en vigueur, les contenus échangés via Proton demeureraient cryptés. En revanche, la société devrait partager en continu les métadonnées avec les services de la Confédération: adresses IP, destinataires des mails, localisation. Andy Yen y voit «un espionnage d'Etat généralisé (...) qu'aucun autre pays n'a osé installer». Voici plus de dix ans, en effet, l'ancien responsable de la CIA et de la NSA Michael Hayden admettait que le gouvernement américain pouvait «tuer ses cibles simplement en ayant accès à leurs métadonnées».

Proton emploie quelque 500 collaborateurs, dont un peu moins de 150 à Genève et 60 à Zurich. La majorité de ses serveurs ont été déplacés en Allemagne et en Norvège dès 2021. Andy Yen estime dans la «Tribune de Genève» que si la société devait quitter le bout du lac, «l'Allemagne serait certainement l'alternative la plus évidente».

(jef)

Ton opinion

49 commentaires
L'espace commentaires a été desactivé