Marchés mécontents: Trump n’est plus en état de grâce

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ÉconomieLes bourses dévissent: «C'est la faute des mondialistes»

Sept semaines à la Maison-Blanche, et voilà Donald Trump confronté à des marchés que ses volte-face commerciales horripilent.

Marchés mécontents, sondages maussades: Trump ne serait plus en état de grâce.

Marchés mécontents, sondages maussades: Trump ne serait plus en état de grâce.

AFP

Le commerce et l’inflation, le président américain en a à peine parlé pendant son long discours de politique générale, mardi, devant le Congrès. «Rien ne peut arrêter le rêve américain et notre pays est sur le point de réaliser un retour tel que le monde n’en a jamais connu», a clamé le milliardaire de 78 ans. Il s’est concentré sur les sujets sécuritaires, comme l’immigration, et sociétaux, comme ses politiques visant les personnes transgenres.

Devant les parlementaires, Donald Trump a salué l’action du patron de Tesla et SpaceX. Mais il a ensuite appelé jeudi à tailler «au scalpel» et non «à la hache» dans les effectifs de fonctionnaires fédéraux, après un conseil des ministres auquel participait Elon Musk, partisan d’un démantèlement radical de la bureaucratie.

La confiance s'enfonce

Les Américains ne semblent pas persuadés que l’avenir sera aussi radieux que le promet Donald Trump, élu après une campagne agressive sur le coût de la vie. L’état de grâce semble finir pour le républicain – lequel, dans un pays ultradivisé, partait déjà d’un niveau de popularité plutôt moyen à son investiture. «La bonne nouvelle pour Trump, c’est que l’état de grâce avec sa base MAGA continue», note toutefois le politologue Larry Sabato.

Dans un sondage Ipsos pour Reuters, mené après l’altercation de vendredi dernier entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, seulement 22% des personnes interrogées estiment que le pays va dans le bon sens sur le coût de la vie. Elles ne sont que 33% à être optimistes en matière de politique étrangère. Donald Trump «a encore de l’élan et il domine le débat public», à coup de rafales de décrets et de déclarations saisissantes, constate Julian Zelizer, professeur d’histoire politique à l’université de Princeton, «mais il faut qu’il se reconcentre sur des politiques qui vont soutenir l’économie».

Les indicateurs mesurant la confiance des consommateurs se sont enfoncés, alors que l’inflation accélère et que les risques de récession augmentent, d’après certains experts. Les marchés ont effacé le «Trump Bump», c’est-à-dire les gains engrangés après l’élection, à force d’annonces et reculades de la Maison-Blanche en matière de droits de douane. «Je ne regarde même pas les marchés», a assuré jeudi Donald Trump, ancien promoteur immobilier notoirement fasciné par la Bourse, en accusant des investisseurs «mondialistes» d’être à l’origine de la baisse. Ceci juste après avoir suspendu l’essentiel des droits de douanes infligés au Mexique et au Canada.

Revers

Son ministre des Finances Scott Bessent a lui déclaré que «l’accès à des produits bon marché (n’était) pas le fondement du rêve américain», comme pour enjoindre aux ménages de tolérer l’inflation. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, les Américains sont généralement favorables à une réduction du poids du gouvernement fédéral, mais les méthodes brutales d’Elon Musk hérissent bon nombre de citoyens, quand elles ne butent pas sur la justice.

La Cour suprême a infligé un revers à Trump en ordonnant la reprise de versements d’aide internationale gelés par la Maison-Blanche, et abondamment critiqués par l’homme le plus riche du monde. Selon des médias américains, conseil a été donné aux élus républicains d’éviter les réunions publiques dans leurs circonscriptions, après que certains ont été interpellés pendant de tels événements à propos du patron de Tesla et SpaceX.

Donald Trump a assuré, sans preuves, qu’il s’agissait d' «agitateurs rémunérés». Le Parti démocrate cherche, lui, à s’engouffrer dans la brèche. Mardi, la sénatrice démocrate Elissa Slotkin, chargée de donner la réplique au discours de Donald Trump, a appelé ses concitoyens à «aller aux réunions publiques et exiger (que les élus) agissent.»

(afp)

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