ÉgypteSissi refuse la «déportation» des Palestiniens vers l’Égypte
«Le déplacement des Palestiniens de leur terre est une injustice à laquelle nous ne prendrons pas part», a affirmé le président égyptien. Le roi de Jordanie l'appuie.
![Le président égyptien et le roi de Jordanie ne sont pas disposés à accueillir 2,4 millions de «déportés» gazaouis, comme le suggère Trump. Le président égyptien et le roi de Jordanie ne sont pas disposés à accueillir 2,4 millions de «déportés» gazaouis, comme le suggère Trump.](https://image.20min.ch/2025/01/29/d211ca8c-d49f-42af-a53c-e19151348a54.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C4000%2C2667&s=185169d509bd745137f993b48c93c740)
Le président égyptien et le roi de Jordanie ne sont pas disposés à accueillir 2,4 millions de «déportés» gazaouis, comme le suggère Trump.
AFPLe chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a rejeté mercredi l’idée d’un déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie proposée par le président américain Donald Trump, affirmant qu’il ne participerait pas à une «telle injustice».
«La déportation et le déplacement des Palestiniens de leur terre est une injustice à laquelle nous ne prendrons pas part», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au Caire avec le président kényan William Ruto.
2,4 millions d'habitants déplacés
Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, assiégée par Israël, a été déplacée par la guerre, le président américain avait avancé le week-end dernier l’idée de les envoyer en Jordanie et en Égypte afin, selon lui, de «faire le ménage» dans le territoire palestinien.
Après plus de 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où un cessez-le-feu est en vigueur depuis le 19 janvier, Donald Trump a comparé le territoire palestinien à un «site de démolition», disant avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie et qu’il ferait de même avec le président égyptien.
Sissi «est un ami»
«J’espère qu’ils en prendront. On les a beaucoup aidés et je suis sûr qu’il nous aidera», a indiqué Trump à propos du chef de l’État égyptien. «C’est un ami. Il vit dans une partie très difficile du monde pour être honnête. Mais je pense qu’il le fera et je pense que le roi de Jordanie le fera aussi», a-t-il dit. Mais c’est un autre son de cloche qu’a entendu mercredi le président américain.
«Jamais, il ne peut y avoir de compromis sur les principes fondamentaux de la position historique de l’Égypte sur la cause palestinienne», a déclaré Sissi. Il a cité les principes intangibles de son pays, qui incluent «l’établissement d’un État palestinien et la préservation de ses composantes essentielles, en particulier son peuple et son territoire». Il a affirmé que sa position était partagée par le peuple égyptien.
Le président égyptien a cependant ajouté que son pays, un allié clé des États-Unis dans la région, était «déterminé à travailler avec le président Trump, qui cherche à parvenir à la paix souhaitée sur la base de la solution à deux États» israélien et palestinien vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. «Nous pensons que le président Trump est capable d’atteindre cet objectif tant attendu d’établir une paix juste et durable au Moyen-Orient».
«Ligne rouge»
Sa proposition a cependant déclenché une volée de dénonciations au Moyen-Orient et en Europe. Le président Sissi a averti à plusieurs reprises qu’un tel déplacement était une «ligne rouge», affirmant que tout projet de déplacement des Gazaouis vers le Sinaï égyptien transformerait la péninsule en base d’attaques contre Israël.
La Jordanie a aussi fustigé ces projets, le roi Abdallah II réaffirmant mercredi que «les Palestiniens doivent rester sur leur terre».
La Ligue arabe a fait écho aux déclarations du Caire, déclarant dimanche que «le déplacement forcé et l’expulsion de personnes de leur terre ne peuvent être qualifiés que de nettoyage ethnique». «Les tentatives visant à déraciner le peuple palestinien de sa terre, que ce soit par le déplacement, l’annexion ou l’expansion des colonies, se sont avérées infructueuses dans le passé», a encore dit l’organisation régionale.