Julien Wicki élu à Yverdon, Ruben Ramchurn battu

Dans un climat ultra-tendu, les citoyens d'Yverdon-les-Bains ont élu dimanche Julien Wicki au second tour de l'élection complémentaire à la municipalité. Le socialiste a recueilli 52% des suffrages. Il devance de 642 voix le populiste Ruben Ramchurn (43%), selon les résultats officiels publiés par la Ville.

Julien Wicki était déjà arrivé en tête il y a trois semaines au 1er tour (39%), devant l'ancien président de la section locale de l'UDC qui avait obtenu 31% des voix, talonnant ainsi son rival socialiste.

L'Exécutif yverdonnois a sans doute poussé un ouf de soulagement ce dimanche. En effet, l'ambiance était délétère dans la commune ces dernières semaines. Ruben Ramchurn inondait depuis des mois les réseaux sociaux de coups de gueule sur l'inaction des autorités face au deal de rue et critiquait violemment sa politique de mobilité. Il avait fait l'objet de plusieurs dénonciations pénales et procès civil pour calomnie, diffamation et incitation à la haine raciale.

Le syndic de la Ville, Pierre Dessemontet, avait en outre saisi la justice pour des menaces en ligne de la part d'un individu qui militait pour le populiste. Il avait dû être placé sous protection policière. Le socialiste avait également déposé plainte après la parution cette semaine d'un «deepfake» sur Facebook, soit une vidéo trafiquée animant son visage et reproduisant sa voix, qui lui faisait tenir des propos qu'il n'avait jamais tenus.

Avec l'élection de Julien Wicki, l'Exécutif reste à gauche. Le PS conserve en effet son 3e siège après le décès l'automne dernier du municipal Jean-Claude Ruchet. Prochaine étape: les élections communales de 2026. À voir si Ruben Ramchurn montera une nouvelle fois à l'assaut de la municipalité.

Dans une vidéo publiée sur Facebook peu avant le résultat, il annonçait: «Je tends la main à Pierre Dessemontet et à tous les gens modérés qui furent mes adversaires hier, afin d'enrayer la dérive de haine de l'extrême-gauche qui touche notre ville. Nous ne sommes pas obligés de nous aimer, mais ce sont les Yverdonnois qui composent l'équipe municipale, pas nous. À nous d'assumer nos responsabilités». CQFD.