IndeIl demandait le divorce pour cause de masturbation de son épouse
Un Indien s’est vu refuser le divorce, qu’il demandait en raison de l’addiction de sa femme à la pornographie et à la masturbation.

Une femme «conserve son individualité» même dans le cadre de son mariage.
Photo by Naveed Ahmed on UnsplashUn tribunal indien a jugé que le fait que des épouses regardent de la pornographie ne constitue pas un motif de divorce et estimé que le droit à une vie privée inclut l’autonomie sexuelle de la femme.
Le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,4 milliard d’habitants, reste conservateur et patriarcal, et le rôle des femmes se limite souvent à élever les enfants et soutenir leur mari, censé subvenir aux besoins de la famille.
«La masturbation chez les femmes ne peut pas être stigmatisée»
La Haute cour de l’Etat du Tamil Nadu, dans le sud du pays, a rendu ce jugement, après avoir été saisie par un homme qui contestait la décision d’une juridiction inférieure refusant de lui accorder le divorce. Le requérant poursuivait son épouse à laquelle il reprochait son addiction à la masturbation durant le visionnage d’images pornographiques.
La Haute cour, qui a rejeté son recours, a estimé que «le plaisir personnel n’est pas un fruit défendu». «La masturbation chez les hommes est reconnue comme universelle, la masturbation chez les femmes ne peut pas être stigmatisée», a déclaré le tribunal dans son jugement, dont l’AFP a pu consulter une copie.
Le tabou du divorce
Une femme «conserve son individualité» même dans le cadre de son mariage et son «identité fondamentale en tant qu’individu, en tant que femme, n’est pas liée à son statut d’épouse», selon la Haute cour.
Elle a cependant souligné que la dépendance à la pornographie est «mauvaise» et ne peut pas être «moralement justifiée» sans que cela constitue pour autant une infraction à la loi. Le divorce reste tabou dans la majeure partie de l’Inde, où seul un mariage sur 100 se termine par une dissolution des liens conjugaux.
Les personnes souhaitant divorcer doivent obtenir l’aval des tribunaux, qui ne l’accordent généralement que sur présentation de preuves de cruauté, de violences ou encore d’exigences financières excessives.