Neuchâtel: Enfant de 6 ans placé après avoir dit «Papa me touche le zizi»

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NeuchâtelEnfant de 6 ans placé après avoir dit «Papa me touche le zizi»

Un écolier de 6 ans vit en foyer depuis le 24 mai après des déclarations incriminant son père. Les parents font bloc et soutiennent que le père aide-infirmier n’a fait que soigner son fils circoncis avec une crème cicatrisante.

Un garçon de 6 ans a été placé pour des suspicions d’abus.

Un garçon de 6 ans a été placé pour des suspicions d’abus.

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«Papa a l’habitude de me toucher le zizi.» Cette déclaration faite par un garçon de 6 ans à une enseignante, le 17 mai, a alerté une école des Montagnes neuchâteloises, puis les autorités. L’écolier a confirmé ses dires à une brigade spécialisée de la police. Selon lui, les faits ont eu lieu dans le salon de l’appartement. Le 24 mai vers midi, alors que leur tante paternelle attendait le garçon et sa grande sœur devant l’école, seule l’aînée est apparue. En pleurs. Une mesure superprovisionnelle a été prise par la justice: au cours de la matinée, le garçon de 6 ans a été acheminé dans un foyer, où il vit depuis.  

Père soutenu par sa femme

Une procédure pénale a été ouverte contre le papa. Le trentenaire a été détenu pendant 24 heures. Il a déclaré aux enquêteurs que l’enfant a été circoncis durant l’été 2021 au Kosovo. «Mon fils a eu une plaie qui a tardé à cicatriser. Pendant plusieurs mois, je lui ai appliqué une crème. J’ai fait un acte médical comme il m’arrive d’en faire avec des patients dans le cadre de mon travail d’aide-soignant. Il n’y a eu aucun contact ni avec moi ni avec la maman pour vérifier la fiabilité des déclarations. On nage en plein délire», fustige le prévenu.

Grand-maman, enfants et petits-enfants sur trois étages

Auditionnées par la police, la mère et sa belle-sœur signalent qu’elles habitent avec le prévenu et les deux enfants. L’appartement est situé dans une propriété familiale de trois étages. Les deux frères du prévenu et leurs familles résident dans l’immeuble ainsi que la grand-mère, qui occupe le rez. Les deux femmes ont décrit un père aimant. Une fois que la plaie du garçon aurait cicatrisé en début d’année, tous les enfants de l’immeuble auraient eu la varicelle au printemps. «Je me suis occupée des soins pour notre fille et le papa du garçon», affirme la femme, poursuivie pour des menaces contre l’enseignante ayant fait le signalement. «J’ai appris les faits au travail et j’étais choquée», a réagi la nettoyeuse. La famille peint «un garçon qui vit dans le monde de Harry Potter».

L’avocat du papa multiplie les courriers auprès de la police, de l’autorité de protection de l’enfant et de la procureure chargée du volet pénal. Il exige plus de diligence. «Il faut que l’affaire évolue plus vite. Une famille est en train d’être détruite. Au terme de la procédure, je vais demander des indemnités pour tort moral.»

Rapport médical

A la demande des autorités, un rapport médical a été établi par le Réseau hospitalier neuchâtelois deux jours après le placement. Selon le rapport, dont nous avons une copie, la zone anale du garçon ne présente «ni tuméfaction, ni hématome ni plaie». Quant à la circoncision, elle est «sans signe de surinfection». En revanche, un hématome a été découvert dans le dos de l’enfant de 6 ans. Celui-ci dit être «régulièrement battu par un cousin âgé de 10 ans». Rien d’alarmant, estime la mère. «Des garçons qui se battent, ça arrive dans toutes les familles.»

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