SUISSEEnvoyer des armes et acheter des avions: la jeunesse sceptique
Des différences entre générations apparaissent dans notre sondage sur le contexte politique entourant la guerre en Ukraine. Les plus jeunes semblent moins enthousiasmés par le militarisme.

Sur les questions militaires, les plus jeunes sont plus réfractaires que les retraités.
20min/Matthias SpicherPermettre à des pays tiers d’envoyer notre matériel de guerre en Ukraine, y envoyer nous-mêmes directement des armes, acheter rapidement les avions de combat F-35: dans notre dernier sondage «20 minutes/Tamedia», ces trois questions vous ont été posées et pour chacune, une tendance se dessine: plus on est jeune, moins on semble militariste.
La Suisse a récemment refusé à l’Allemagne, notre principal client de matériel de guerre, l’autorisation d’envoyer armes et munitions suisses en Ukraine. Les sondés de 18 à 34 ans ne sont que 27% à se dire favorables à cette possibilité, contre 63% des 65 ans et plus. La livraison directe d’armes est refusée par toutes les classes d’âge mais, là aussi, plus l’âge avance, moins le refus est net. Ce sont les 18 à 34 ans encore, avec seulement 20% de oui, qui sont les plus sceptiques.
Le sondage comprenait aussi une question sur les taxes sur l’essence. Pour lire l’article dédié, cliquez ici.
Ni avions ni OTAN
En ce qui concerne la politique intérieure de la Suisse, la question était posée de savoir si le Conseil fédéral devait désormais signer les contrats d’achat pour les F-35 avant de connaître l’avis du peuple sur le choix de l’avion américain, puisqu’une initiative populaire a été lancée. Chez les 18 à 34 ans, la proposition récolte 40% de soutien, contre 56% chez les 65 ans et plus.
Ce nouveau sondage fait écho à une précédente enquête, lors de laquelle il ressortait que les jeunes étaient également plus attachés à la neutralité de la Suisse que les générations plus âgées. Par exemple, ils étaient bien plus nombreux à rejeter catégoriquement une adhésion à l’OTAN.
Coopération internationale
Les résultats sont toutefois à interpréter avec prudence: plusieurs éléments entrent en compte. La livraison d’armes ne répond pas seulement à des positions autour du recours aux moyens militaires mais dit aussi quelque chose de la volonté de coopérations internationales.
Par exemple, dans notre sondage, les sympathisants de parti les plus opposés à la livraison d’armes à l’Ukraine sont ceux de l’UDC (18% de oui), tandis que ceux qui sont relativement moins réfractaires sont ceux des Verts (29%). Or les Verts ne sont pas particulièrement réputés pour leur amour de l’armée, et l’UDC ne l’est pas non plus pour son antimilitarisme.