EPFLUne chercheuse explore le pouvoir du microbiote dans notre santé
Le microbiote intestinal joue un rôle clé dans notre santé physique et mentale. À l’EPFL, Camille Goemans explore ses mystères et les moyens de le préserver.

Camille Goemans analyse comment des antibiotiques et médicaments affectent les bactéries présentes dans le microbiote intestinal.
EPFL/Alain HerzogIl influence nos émotions et même notre poids: le microbiote intestinal, considéré comme le «deuxième cerveau» du corps humain, joue un rôle crucial dans notre santé. «Il interagit avec l'immunité, le métabolisme et même le cerveau» ajoute Camille Goemans, professeure au Laboratoire d'interaction médicament-microbiote à l'EPFL, dans un récent article paru dans la revue de l'école. Selon elle, un microbiote déséquilibré pourrait favoriser l’apparition de maladies modernes comme les allergies, la dépression, l’obésité ou encore Alzheimer. Et pour cause: l’alimentation ultra-transformée, la sédentarité, ou encore les traitements antibiotiques qui détruisent aussi les «bonnes» bactéries.
Important de préserver son microbiote
En somme, «plus il est diversifié, mieux il contribue à notre bonne santé», rappelle la chercheuse. Or, ce microbiote se construit dès la naissance et évolue tout au long de la vie. Pour le préserver, deux pistes se dessinent: consommer des probiotiques via des aliments fermentés comme le kéfir ou la choucroute, et dans certains cas, recourir à une transplantation fécale. Contre l’infection à Clostridioides difficile, une maladie intestinale grave et résistante aux antibiotiques, «le taux de succès avoisine les 90% avec une transplantation», donne en exemple Camille Goemans.
«Il faut considérer le corps humain comme un écosystème»
Cependant, le microbiote intestinal est encore largement méconnu dans le monde scientifique. «On ne sait pas encore vraiment définir ce qu’est un microbiote sain», admet la scientifique. À l’EPFL, elle étudie comment les médicaments affectent les bactéries intestinales et participent à la résistance aux antibiotiques. En attendant des traitements ciblés, une alimentation équilibrée reste notre meilleure alliée: «Il faut considérer le corps humain comme un écosystème», insiste-t-elle. Cela se traduit par une alimentation équilibrée et une bonne hygiène de vie.