États-UnisApple et Google contraints à vérifier l’âge des utilisateurs
Une loi qui entrera en vigueur en mai dans l'Utah contraint l’App Store et le Google Play Store à s'assurer que les utilisateurs ont bien l'âge requis.

La loi prévoit qu’il incombe aux services de téléchargement des applications (l’App Store et le Google Play Store), plutôt qu’aux éditeurs de s’assurer que les utilisateurs ont l’âge requis pour être sur un réseau social, par exemple.
AFPL’État américain de l’Utah a promulgué, mercredi, une loi imposant aux magasins d’applications mobiles – soit Apple et Google, essentiellement – de vérifier l’âge des utilisateurs, une mesure qui sera certainement contestée en justice. La loi doit entrer en vigueur en mai. Elle prévoit qu’il incombe aux services de téléchargement des applications (l’App Store et le Google Play Store), plutôt qu’aux éditeurs de s’assurer que les utilisateurs ont l’âge requis pour être sur un réseau social, par exemple.
C’est l’approche que défendent les grandes plateformes depuis longtemps, dont Meta (Facebook, Instagram), Snapchat et X, qui ont «applaudi» la loi dans une déclaration commune relayée en ligne. «Nous félicitons le gouverneur Spencer Cox et l’État de l’Utah d’être les premiers dans le pays à donner aux utilisateurs et aux parents plus de contrôle sur les téléchargements d’applis par des adolescents et encourageons les autres Etats à suivre le même chemin», ont indiqué les trois entreprises californiennes.
Santé mentale
L’âge minimum légal pour utiliser les réseaux sociaux est de treize ans aux États-Unis, mais les applications et les systèmes d’exploitation se rejettent depuis longtemps la responsabilité de vérifier. L’enjeu est important notamment pour Instagram, Snapchat et TikTok, régulièrement accusés de nuire à la santé mentale des plus jeunes à cause des risques d’addiction, de dysmorphie ou de harcèlement.
«Les parents veulent un guichet unique pour superviser et approuver les nombreuses applications que leurs adolescents veulent télécharger, et l’Utah a ouvert la voie en centralisant cette fonction dans le magasin d’applications de l’appareil», se réjouissent Meta, Snap et X. Apple et Google n’ont pas réagi dans l’immédiat à une sollicitation de l’AFP.
Confidentialité des données «en péril»
Pour les opposants, tels que Chamber of Progress, une coalition de sociétés technologiques, ce type de loi «met en péril la confidentialité des données des consommateurs», d’après un communiqué. «Il est presque certain que cette loi déclenchera une nouvelle bataille juridique sur la question de la liberté d’expression et de la protection de la vie privée, semblable à celle qui a invalidé une loi similaire sur la vérification de l’âge dans l’Utah l’année dernière», a souligné l’organisation, financée notamment par Apple, Google et la branche européenne de Meta.
«L’Utah va devoir consacrer encore plus de temps et de ressources à la défense de cette proposition malheureuse devant les tribunaux, au lieu de travailler à rendre l’internet plus sûr pour tous», a déploré Robert Singleton, un directeur de Chamber of Progress.