États-Unis: «Donald Trump et Elon Musk pensent que ce pays leur appartient»

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États-Unis«Donald Trump et Elon Musk pensent que ce pays leur appartient»

Des mouvements citoyens de gauche américains appellent à manifester samedi contre l'«accaparement du pouvoir» par le président républicain et le patron de Tesla.

Un des principaux rassemblements, samedi, prévu au National Mall à Washington.

Un des principaux rassemblements, samedi, prévu au National Mall à Washington.

AFP

Des milliers d’Américains manifestent, samedi, à travers les États-Unis, notamment au cœur de la capitale fédérale, Washington, pour clamer leur rejet de la politique de Donald Trump et des coupes dans les budgets publics menées par Elon Musk.

Une série de mouvements citoyens de gauche appellent à manifester dans tout le pays contre ce qu’ils qualifient d'«accaparement du pouvoir» par le président républicain. Depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier, Donald Trump invoque la légitimité populaire pour justifier son interventionnisme tous azimuts, au nom d’une conception maximaliste des prérogatives de l’Exécutif. «Donald Trump et Elon Musk pensent que ce pays leur appartient. Ils prennent tout ce sur quoi ils peuvent faire main basse et mettent le monde au défi de les arrêter», peut-on lire dans un communiqué publié sur le site d’un des mouvements organisateurs de la manifestation, Indivisible. «Samedi 5 avril, nous descendons dans la rue dans tout le pays pour résister avec un message clair: bas les pattes!» affirme-t-il.

«Extrêmement inquiétant»

Un des principaux rassemblements se déroule au National Mall, immense esplanade entre le Capitole et l’obélisque du Washington Monument, à quelques encablures de la Maison-Blanche. Plusieurs milliers de personnes s’y étaient rassemblées en milieu de journée, brandissant des pancartes avec des messages comme «Pas touche à la sécurité sociale» ou «Le fascisme est arrivé», ainsi que des drapeaux américains à l’envers – à l’origine un signal de détresse dans l’armée devenu un signe de protestation politique –, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs ténors démocrates, dont l’élu de la Chambre des représentants Jamie Raskin, doivent prendre la parole lors de cette manifestation.

Les organisateurs attendaient 20’000 personnes dans la capitale fédérale mais ont affirmé, samedi après-midi, que la participation était beaucoup plus élevée.

«C’est extrêmement inquiétant de voir tout ce qui arrive à nos institutions, et l’équilibre des pouvoirs complètement bouleversé sur tous les plans, de l’environnement aux droits individuels», a déclaré à l’AFP Jane Ellen Saums, 66 ans, qui travaille dans l’immobilier à Fairfax, près de Washington. «J’ai l’impression qu’il y a déjà eu un coup d’État ou une prise de pouvoir par des voyous qui n’en ont rien à faire du peuple», a dit Elissa Parker, une avocate retraitée de 78 ans, estimant que les «Républicains au Congrès peuvent arrêter cela».

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Manifs aussi en Europe

Parmi les griefs d’une partie de la population figurent les coupes dans les aides sociales, l’éducation ou la recherche, ainsi que les licenciements de milliers de fonctionnaires. Beaucoup d’électeurs démocrates reprochent à leur parti d’être inaudible ou impuissant face aux coups de boutoir de l’administration Trump. Des manifestations similaires se déroulaient samedi à travers le monde, notamment à Berlin, Paris et Londres.

À New York, où l’affluence était également significative, une manifestante qui travaille dans l’éducation supérieure, Rachael Nevins, s’est dite «très inquiète des attaques contre la connaissance», en particulier des gels de bourses pour les chercheurs et les étudiants.

À Denver, au Colorado, une pancarte proclamait «Pas de roi aux USA». Des manifestations similaires se sont tenues à travers le monde, notamment à Berlin, Paris, Rome et Londres.

«Ça fait du bien de voir autant de gens»

Donald Trump passe le week-end chez lui, en Floride. «J’aurais aimé qu’il soit là plutôt qu’à un tournoi de golf (dans sa propriété de) Mar-a-Lago, et qu’il voie que les gens sont dans la rue», déclare Townley, une femme de 62 ans qui n’a pas donné son nom de famille.

«Ça fait du bien de voir autant de gens», abonde Annette, qui, à 39 ans, vient de perdre son emploi de contractuelle avec l’État. «Mais ça ne suffit pas […] Les gens ne se mobiliseront pas tant qu’ils ne sont pas victimes personnellement» de la politique trumpiste, prévoit-elle.

Donald Trump avait promis pendant sa campagne de réduire le poids de l’État fédéral et de tailler dans les dépenses et a chargé son allié multimilliardaire Elon Musk de mettre en œuvre ce programme. Le patron de Tesla, SpaceX et X a lancé une vaste offensive destinée à réduire drastiquement les dépenses publiques, avec des méthodes décriées notamment par l’opposition démocrate et les syndicats, qui les jugent brutales et arbitraires.

Donald Trump: «Tenez bon»

«Tenez bon», a lancé, samedi, Donald Trump après l’entrée en vigueur des droits de douane additionnels de 10% visant une grande partie des produits importés par les États-Unis, reconnaissant que cela n’allait «pas être facile» face aux risques d’inflation. Ce plancher universel de 10%, s’ajoutant aux taxes douanières qui existaient au préalable, représente une déflagration pour le commerce mondial qui doit s’amplifier dans les jours qui suivent. «C’est une révolution économique et nous allons gagner», a écrit en lettres majuscules le président américain sur sa plateforme Truth Social samedi. «Le résultat final sera historique», a-t-il également promis.

(afp)

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