États-UnisLa science attaquée, les chercheurs fuient vers l'Europe
Face aux attaques du gouvernement américain contre la science, «des chercheurs tapent à la porte de l'Institut Curie», selon un de ces dirigeants.

La science et les scientifique américains subissent les «décisions brutales» de l'administration Trump.
Getty Images via AFPFace aux attaques du gouvernement Trump contre la science, «des chercheurs viennent taper à la porte de l’Institut Curie tous les jours», a affirmé mardi Alain Puisieux, président du directoire de l’institut. «Les décisions brutales» du gouvernement de Donald Trump constituent «une attaque à la démocratie parce que la science est un pilier fondamental de toute société», et vont «affecter les États-Unis, mais aussi le reste du monde», car «la recherche se fait en partenariat dans le cadre de grands programmes collaboratifs au niveau international», a déclaré le Pr Puisieux sur RTL.
Dans ce contexte, «des chercheurs viennent taper à la porte de l’Institut Curie tous les jours», «des chercheurs français et européens qui sont aux États-Unis et qui essaient de revenir» et «même des chercheurs américains», a-t-il ajouté. «On essaye de les accueillir, mais évidemment on a nos propres contraintes et on ne peut pas tous les prendre. Donc il va falloir une politique nationale et européenne», a souligné le président du directoire de Curie, évoquant aussi des discussions avec d’autres institutions françaises, l’Inserm et le CNRS.
Solidarité scientifique
Aux yeux du Pr Puisieux, il y a une «situation assez parallèle entre les situations géopolitique et scientifique: ça met l’Europe devant une évidence qu’il faut se renforcer très certainement dans la défense et dans le domaine scientifique». Et «oui, il faut se renforcer pour la défense, mais cela ne doit pas être au détriment d’un autre pilier fondamental qu’est la science et la santé».
Les scientifiques français ont affiché vendredi leur solidarité envers leurs collègues américains, cibles selon eux d’un «sabotage» par l’administration Trump, mettant en garde contre le danger d’un mouvement similaire en France. Leur mobilisation marquait un soutien au mouvement «Stand up for science» lancé par de jeunes scientifiques américains, qui appellait à des manifestations, le même jour, aux États-Unis.