États-UnisTrump candidat en 2028? Steve Bannon relance cette folle idée
L'ancien stratège de la Maison-Blanche a publiquement évoqué la possibilité d'un troisième mandat de Donald Trump, ce que la Constitution interdit.

Steve Bannon (à droite) a joué un rôle prépondérant auprès de Donald Trump, lors de la campagne de 2016.
AFPÀ peine Donald Trump était-il élu que déjà, l'idée faisait son chemin parmi les supporters du républicain: et s'il se présentait une nouvelle fois en 2028? Bien que cette perspective fasse rêver les inconditionnels du milliardaire, la Constitution des États-Unis l'interdit. Cela ne semble pas refroidir Steve Bannon, qui a évoqué haut et fort cette possibilité. Dimanche soir, lors du gala annuel des Jeunes Républicains à New York, l'ancien stratège de la Maison-Blanche était survolté: «Je ne sais pas, peut-être qu'on pourrait le refaire en 2028? Vous êtes partants, vous autres? Trump '28? Allez!», a-t-il lancé à une assistance enthousiaste.
Le 22e amendement de la Constitution des États-Unis a été ratifié en 1951, après le quatrième mandat de Franklin Roosevelt. «Personne ne peut être élu plus de deux fois au poste de président», indique clairement ce texte. Toutefois, l'avocat pro-Trump Mike Davis aurait expliqué à Steve Bannon que selon lui, cette limite ne s'applique pas à des mandats qui ne seraient pas «consécutifs».
De quoi redonner un fol espoir à la sphère MAGA et à Donald Trump lui-même, qui en avait parlé le mois dernier, lors d'une rencontre avec des députés républicains: «Je suppose que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne disiez: «Il est tellement bon que nous devons trouver un truc», leur avait-il lancé, provoquant les rires de l'assemblée.
Une boutade prise au sérieux
Cette déclaration faite sur le ton de la plaisanterie a cependant mis la puce à l'oreille de certains démocrates, comme le député new-yorkais Dan Goldman, explique le Huffington Post. Celui-ci a présenté une résolution à la Chambre des représentants visant à préciser que le 22e amendement «s'applique à deux mandats au total», afin de lever toute ambiguïté. Dan Goldman a ensuite averti sur MSNBC que la petite sortie de Donald Trump n'avait rien d'une boutade. «Ce sont des ballons d'essai. Ils sont très intentionnellement conçus pour endormir l'opposition, et ensuite normaliser des objectifs anticonstitutionnels et antidémocratiques», a prévenu le démocrate.
Les spécialistes du droit constitutionnel, eux, rejettent l'idée qu'il existe des lacunes juridiques qui permettraient à un président d'annuler le 22e amendement et de briguer plus de deux mandats. «Il n'y en a pas», a assuré le mois dernier à Vox Michael McConnell, professeur de droit à l'université de Stanford et expert en droit constitutionnel. Pour ce spécialiste, cela ne fait aucun doute: ce mandat de Trump à la Maison-Blanche sera le dernier.