Etats-Unis: Trump veut envoyer les migrants illégaux à Guantanamo

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États-UnisTrump veut déporter jusqu'à 30'000 migrants illégaux à Guantanamo

Le site, réservé aux détenus accusés de terrorisme, accueillerait déjà depuis longtemps – selon le «Washington Post» – des immigrés sans papiers interceptés en mer.

Trump veut «recycler» le site de détention où sont encore emprisonnées 26 personnes accusées de terrorisme.

Trump veut «recycler» le site de détention où sont encore emprisonnées 26 personnes accusées de terrorisme.

Donald Trump a dit mercredi vouloir que la prison militaire américaine de Guantanamo, normalement réservée aux détenus accusés de terrorisme, se prépare à accueillir jusqu’à 30'000 migrants sans papiers. «Je vais signer aujourd’hui un décret demandant aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer un centre pour 30'000 migrants à Guantanamo Bay», a déclaré le président américain depuis la Maison-Blanche, en ajoutant qu’il s’agirait de «criminels» en situation irrégulière.

Il a ensuite promulgué la première loi votée depuis son investiture le 20 janvier, qui est un texte anti-immigration prévoyant la détention automatique de personnes en situation irrégulière si elles ont été condamnées ou poursuivies pour certains crimes et délits.

La prison de Guantanamo a été ouverte en 2002, à l’intérieur d’une base militaire américaine située sur l’île de Cuba, dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» déclarée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Elle a vu défiler des centaines de prisonniers, dont certains membres d’Al-Qaïda, et a provoqué de vifs débats des États-Unis à cause de ses conditions de détention extrêmes et de son recours à la torture.

«Conditions d’hygiène déplorables»

En septembre dernier, le «New York Times» a obtenu des documents gouvernementaux montrant que la base militaire de Guantanamo est également utilisée depuis des décennies par les États-Unis pour incarcérer certains migrants interceptés en mer. Selon le journal, les migrants sont placés en détention dans un espace séparé de la prison où sont incarcérés les détenus accusés de terrorisme.

Certaines associations dénoncent leur traitement sur place, sur la base de témoignages expliquant que les migrants sont surveillés lorsqu’ils appellent un avocat, qu’ils sont forcés de porter des lunettes occultantes lors de leur transport et que des rats sont attirés par les conditions d’hygiène déplorables de l’endroit.

Donald Trump a été élu après avoir promis pendant sa campagne de mettre fin à ce qu’il a qualifié d'«invasion» du pays par des migrants clandestins et il a pris depuis son retour au pouvoir nombre de décisions anti-immigration. Son administration promet d’accélérer nettement le rythme des expulsions, alors qu’environ 11 millions de personnes en situation irrégulière vivent aujourd’hui sur le sol américain.

Un «acte brutal» pour Cuba

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a qualifié mercredi d’«acte brutal» le projet de son homologue américain.

«Sous forme d’acte brutal, le nouveau gouvernement américain annonce la détention à la base navale de Guantanamo, située en territoire cubain illégalement occupé, de milliers de migrants qu’il expulse de force», a déclaré sur X le président cubain, qui a souligné que ces sans-papiers seraient détenus à côté de «prisons connues pour leur torture et détention illégale» de détenus accusés de terrorisme.

(afp/rk)

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