États-UnisUne juge ordonne le retour d’un immigré expulsé par erreur
La justice fédérale américaine a exigé vendredi le retour d’un immigré expulsé par erreur dans une prison salvadorienne.

Les membres présumés de l’organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua arrivant au Centre de Confinement pour le Terrorisme (CECOT) à Tecoluca, au Salvador, le 16 mars 2025. L’image a été publiée par le bureau de presse de la présidence d’El Salvador
AFP PHOTO / EL SALVADOR'S PRESIDENCY PRESS OFFICEUne juge fédérale américaine a ordonné vendredi le retour aux États-Unis d’un immigré expulsé par erreur le mois dernier dans une prison salvadorienne.
Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien vivant dans le Maryland (est) et marié à une Américaine, a fait partie du convoi de personnes expulsées au Salvador le 15 mars, accusées d’appartenir à des gangs par l’administration Trump.
Le Ministère de la justice a admis dans des documents judiciaires que Kilmar Abrego Garcia, installé aux États-Unis sous statut protégé depuis 2019, avait été expulsé à cause d’une «erreur administrative».
Placé en détention «sans fondement légal»
L’homme a été placé en détention «sans fondement légal» le 12 mars, et expulsé trois jours plus tard «sans aucune justification légale ni processus» judiciaire, a affirmé la juge Paula Xinis vendredi, lors d’une audience d’urgence.
Elle a ordonné le rapatriement de Kilmar Abrego Garcia sur le territoire américain avant le 7 avril, à 23 h 59.
«Son maintien au Salvador, pour des raisons évidentes, constitue un préjudice irréparable», a assuré la juge dans son ordonnance, adressée au ministère de la Sécurité intérieure et à d’autres agences.
«L’administration maintient sa position»
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a réagi à la décision de la juge dans une publication sur X: «Nous suggérons à la juge de contacter le président Nayib Bukele (président du Salvador, ndlr) car nous ignorons si elle a une quelconque compétence ou autorité sur le Salvador».
La Maison-Blanche a insisté en début de semaine sur le fait que l’homme de 29 ans était en réalité membre d’un gang, le MS-13, sans toutefois apporter de preuves.
«L’administration maintient sa position selon laquelle cet individu, qui a été expulsé vers le Salvador et ne reviendra pas dans notre pays, était membre du gang brutal et vicieux MS-13», a déclaré Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison-Blanche.
Une loi de 1798 sur les ennemis étrangers
Mi-février, le président Donald Trump a désigné huit cartels latino-américains comme organisations «terroristes», dont le gang du MS-13. Une qualification qui élargit l’éventail des actions offertes aux autorités américaines luttant contre le crime organisé.
Invoquant une loi de 1798 sur les ennemis étrangers, Washington a expulsé mi-mars sans jugement vers le Salvador 238 Vénézuéliens, que le gouvernement américain accuse d’appartenir à l’organisation criminelle Tren de Aragua.
Un juge fédéral avait suspendu pour deux semaines toute expulsion fondée exclusivement sur ce texte. Une décision confirmée en appel.