EtudeLe PIB de la Suisse pourrait largement bénéficier de l'IA
Le produit intérieur brut pourrait augmenter de 85 milliards de francs en 10 ans grâce au gain de productivité, selon une étude internationale scandinave.

Les intelligences artificielles pourraient avoir un fort impact sur le PIB des pays. La Suisse en particulier.
DRFaut-il avoir peur de l'intelligence artificielle? Oui disent certains, comme un groupe d’experts - dont le créateur de ChatGPT - qui estime que son essor menace d’«extinction» l’humanité. Non, disent d'autres, à l'image du cabinet de conseil scandinave Implement, qui estime que la Suisse aurait au contraire tout à gagner à la développer.
C'est ce que révèle samedi la «Schweiz am Wochenende» qui cite en exclusivité cette étude mandatée par Google, la première à examiner en profondeur l'influence de l'IA sur l'économie. Selon elle, notre PIB pourrait augmenter de 85 milliards d'ici à 10 ans, soit une hausse de 11%. Ceci si la Suisse exploite pleinement le potentiel de l'IA. En outre, dans aucun autre pays européen, les effets positifs de l’IA ne sont aussi importants. La hausse du PIB ne serait ainsi «que» de 9% en Belgique ou au Luxembourg, 2e et 3e du classement.
Gain de productivité
Ce potentiel énorme provient du gain de productivité des collaborateurs. Comment est-ce possible? C'est dû à la structure spécifique de notre économie, selon l'auteur de l'étude Martin Thelle. Le secteur financier et la pharma représentent en effet une part importante de la valeur ajoutée de la Suisse. «Ils bénéficient de manière disproportionnée des possibilités de l'intelligence artificielle».
Il faut dire que si les révolutions industrielles et la robotisation ont profondément modifié le job des ouvriers et des travailleurs manuels, l'IA, elle, automatise les processus de pensée. Elle influe donc fortement sur les emplois universitaires.
«Avec ses excellentes universités techniques, la Suisse est dans une position idéale pour exploiter le potentiel de l'IA», estime justement Christine Antlanger-Winter, directrice de Google Suisse. Mais le succès n'est pas assuré. «Nous devons continuer à investir dans la recherche. Et il faut garantir la transparence, l’équité et la protection des données afin de renforcer la confiance de la population dans l’IA.»
8% des emplois à la trappe
Point noir: l'étude conclut que 8% de tous les emplois pourraient disparaître ces prochaines années, soit 400'000 postes. Rien de dramatique selon Martin Thelle. «La Suisse pourra intégrer sur le marché du travail les personnes dont l'emploi a été perdu à cause de l'IA dans de nouvelles fonctions», affirme-t-il. Si le domaine de l'informatique ne devrait être que peu impacté, l’industrie des médias et du divertissement sera plus touchée. Mais la majorité profitera de la révolution de l’IA et deviendra plus productive, estime l'enquête. Le secteur le plus touché pourrait être celui du droit. Quelque 30% des emplois pourraient y être automatisés.