CoronavirusEtude sur six mois sur l'immunité des Suisses
L'étude, menée à l'échelle du pays, doit fournir des données fiables sur le nombre de personnes porteuses d'anticorps. Une autre étude va être lancée en Suisse sur les anticoagulants.

Une étude va être conduite à l'échelle de la Suisse afin de collecter des données épidémiologiques sur l'immunité au SARS-CoV-2. L'étude est conçue pour durer au moins six mois et permettra d'évaluer la proportion de personnes ayant des anticorps contre le nouveau coronavirus dans la population suisse.
Baptisée «Corona Immunitas», cette initiative émane de l'Ecole suisse de santé publique (SSPH ), qui regroupe douze hautes écoles. L'étude doit fournir des données fiables sur le nombre de personnes porteuses d'anticorps dans les différentes régions et dans des groupes de population spécifiques, ainsi que sur l'étendue et la durée de l'immunité contre le SARS-CoV-2.
Base de décision
Les résultats fourniront aux autorités nationales et cantonales une base épidémiologique de décision afin de définir des mesures proportionnées pour protéger la population et pour ouvrir et réactiver l'économie et la vie publique, selon un communiqué de la SSPH diffusé jeudi.
En outre, le programme de recherche livrera des informations importantes pour la planification de l'activité et des ressources du système de soins de santé, pour la reconnaissance précoce de toute mesure de protection nécessaire et pour la planification d'une stratégie nationale de vaccination.
25'000 personnes testées
Dans le cadre de cette étude prévue jusqu'en octobre, 25'000 résidents de toute la Suisse seront invités à participer et des tests sanguins de détection des anticorps seront effectués. La SSPH coordonne la procédure de manière centralisée, en étroite collaboration avec la Confédération, les cantons et les hautes écoles spécialisées et universités participantes.
Pas de changement pour les masques: les Suisses ne seront toujours pas soumis à une obligation générale d’en porter. Les branches qui sont tenus de définir des plans de protection pour encadrer l’assouplissement des mesures pourront toutefois rendre le port du masque obligatoire.
En plus, des enquêtes supplémentaires seront conduites, par exemple, auprès des groupes professionnels particulièrement exposés au risque d'infection ou des groupes de population à risque.
Lors de la conférence de presse de mercredi, le Conseiller fédéral Alain Berset a précisé la deuxième phase de sortie de la crise, avec notamment l’ouverture de certains commerces. L’assouplissement des mesures fera toutefois l’objet de nombreuses discussions la semaine prochaine. En effet, à ce jour même dans les cantons les plus touchés, moins de 10% de la population a été infectée, a-t-il précisé. Il s’agit donc de garder une approche très pragmatique.
Corona Immunitas est un partenariat public-privé bénéficiant du soutien de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), d'entreprises privées et de particuliers, note encore la SSPH . Cette dernière est une fondation qui rassemble les compétences académiques dans le domaine de la santé publique au sein de 12 hautes écoles suisses (Bâle, Berne, Fribourg, Genève, Lausanne, Lucerne, Neuchâtel, Suisse italienne, Zurich, BFH, SUPSI et ZHAW). (nxp/ats)
Des anticoagulants pourraient sauver des vies
Une étude de l'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) auprès de 338 patients d'une clinique universitaire de Milan montre que beaucoup de patients souffrant de Covid-19 développent une embolie pulmonaire. Un traitement anticoagulant administré en ambulatoire pourrait sauver des vies, selon les chercheurs.
Une étude de plus grande ampleur en Suisse va être lancée afin de clarifier la chose, a indiqué jeudi l'USZ dans un communiqué. Des caillots sanguins ont en effet été constatés chez 21% des patients milanais, qui étaient âgés de 66 ans en moyenne.
Selon les chercheurs, une grande partie de ces patients avaient développé ces caillots avant même leur entrée à l'hôpital et l'embolie pulmonaire était la forme la plus fréquente, touchant un tiers d'entre eux. Compte tenu du nombre important de caillots relevés sur le faible échantillon milanais, il faut partir du principe que de nombreuses personnes placées en quarantaine font une embolie pulmonaire à la maison. «Au risque de ne plus arriver à temps à l'hôpital», comme le souligne Nils Kucher, directeur de la clinique d'angiologie de l'USZ, cité dans le communiqué.