Etudiante universitaire le jour, prostituée la nuit

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GenèveEtudiante universitaire le jour, prostituée la nuit

Les jeunes filles sont toujours plus nombreuses à financer leurs études en vendant leur corps. A la tête d'une agence d'«escorts», une Genevoise témoigne.

par
Marco Sestito/Raffaella Brignoni/Man

«Il s'agit d'un phénomène très répandu, même à l'échelle­ helvétique», affirme Leyla Castaldi, propriétaire du service d'«escorts» genevois Agence Elégance. «Les filles qui travaillent pour ma société appartiennent aux classes sociales supérieures, car mes clients exigent de la culture et de l'élégance.»

Vous employez donc des étudiantes?

Oui, bien sûr. Nous pouvons parler d'Eva. Il s'agit d'une étudiante universitaire genevoise de 25 ans inscrite à la faculté des lettres de la ville.

Pourquoi se prostitue-t-elle?

Je suppose qu'elle veut être indépendante. Surtout économiquement.

Depuis combien de temps travaille-t-elle pour vous?Pourquoi n'a-t-elle pas essayé de trouver un autre emploi?

C'est une jeune femme très émancipée. Dans ce domaine, les gains sont plutôt élevés...

Combien peut-elle gagner?

Mille francs l'heure et presque sept mille pour deux jours...

Selon la psychothérapeute Angela Andolfo Filippini, une étudiante se prostitue parce que l'échelle des besoins a changé: «Il y a des personnes qui s'estiment pauvres si elles ne possèdent pas d'iPhone. C'est un raccourci rapide pour faire moins d'efforts.» Et d'ajouter: «Les jeunes femmes ne se considèrent pas comme des filles de joie, car elles pratiquent ce job épisodiquement. Quant aux clients, ils ont le sentiment d'être des bienfaiteurs.»

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