Bois de chauffageExplosion de la demande: «Nous n’arrivons plus à suivre»
L’un des plus grands producteurs de Suisse tire la sonnette d’alarme: à cause de l’explosion de la demande, l’entreprise n’est plus en mesure de prendre des commandes.

La hausse des demandes n’est pas forcément bénéfique à Jenni Holz AG.
Google Street View/Capture d’écranEn Suisse, la demande pour le bois de chauffage explose. L’entreprise bâloise Jenni Holz AG – l’un des plus grands producteurs de bois d’énergie de Suisse basé à Diegten (BL) – révèle que durant l’été les commandes de bois de chauffage ont été très nombreuses. «Nous devons encore en traiter un grand nombre. Nous n’arrivons tout simplement plus à suivre», avoue le directeur, Samuel Jenni, dans les colonnes de la «Basler Zeitung». Et pourtant l’entreprise produit chaque année près de 30’000 stères (ndlr: un stère correspond à 400-500 kilos de bûches).
De plus, l’approvisionnement en bois neuf est difficile, car les coupes se font en octobre. Le stock propre de l’entreprise est donc limité. Face à cette situation, Jenni Holz AG a tiré la sonnette d’alarme la semaine dernière: l’entreprise ne peut désormais plus accepter de commandes supplémentaires.
Samuel Jenni ne se réjouit pas de cette hausse de la demande. «D’une part, cela ne dit rien sur notre bénéfice réel. D’autre part, cette agitation, voire cette hystérie, génère beaucoup de stress pour nous», confie-t-il au journal alémanique. Non seulement, ils doivent prendre garde à ne rien casser mais chaque panne ou défaillance deviendrait aussi un problème. «Nous sommes tout simplement à bout de souffle», ajoute-t-il. L’entreprise doit également se justifier auprès des clients quant à l’augmentation des prix.
Un point positif
Ce boom du bois a quand même un effet positif aux yeux de Samuel Jenni. Il explique que les forêts du nord-ouest du pays sont considérées comme vieillissantes. Or, ces dernières années, les prix du bois étaient si bas que l’abattage n’était pas assez rentable et donc les arbres étaient laissés sur pied. «Avec la hausse des prix, il existe désormais une incitation à abattre davantage d’arbres et à rajeunir ainsi la forêt. C’est une grande chance», conclut-il.