Les militants d'Extinction Rebellion évacués de force

Actualisé

LausanneLes militants d'Extinction Rebellion évacués de force

Plusieurs centaines d'activistes ont bloqué la rue Centrale à Lausanne samedi afin d'attirer l'attention sur l'urgence climatique.

La manifestation s'est déplacée vers la rue Centrale qui a été bloquée à hauteur de la place Pépinet.
Durant trois heures et demi, la rue Centrale est devenue piétonne.
Le Nobel Jacques Dubochet (à g.) était de la partie.
1 / 5

La manifestation s'est déplacée vers la rue Centrale qui a été bloquée à hauteur de la place Pépinet.

Jusqu'à 500 militants et sympathisants d'Extinction Rebellion ont bloqué la rue Centrale à Lausannne samedi afin de sensibiliser la population à la crise climatique. La police a interpellé 90 activistes durant l'évacuation. Ils ont été dénoncés à la justice.

Le mouvement prévoyait d'occuper la place St-François, en plein coeur de la capitale vaudoise. Face à la mobilisation policière, le comité a mis en oeuvre son plan B et s'est rabattu sur la rue Centrale située à une centaine de mètres.

A 10h10, Extinction Rebellion a mis en place un dispositif désormais bien rodé: des militants se sont couchés au milieu de la chaussée, emprisonnant leurs bras dans de lourds dispositifs de blocage. Ils étaient entourés de camarades chargés d'assurer leur sécurité et leur ravitaillement.

Au milieu des animations - chants de Noël détournés, percussions, danses, slogans -, les militants ont engagé le dialogue avec des passants plutôt bienveillants. «Les gens savent que le climat va mal, mais ils ne sont pas conscients de la gravité de la situation, en particulier des phénomènes d'emballement qui sont en train de se mettre en place», a expliqué l'un d'eux.

Depuis le milieu de la matinée, quelque 500 militants bloquent la rue Centrale à Lausanne pour sensibiliser la population sur l'urgence climatique.

Extinction Rebellion bloque depuis le milieu de la matinée samedi la rue Centrale à Lausanne. Environ 500 militants et sympathisants très organisés se sont rassemblés afin d'attirer l'attention de la population et des autorités sur la crise climatique.

Crise sanitaire majeure

Extinction Rebellion a reçu aussi l'appui d'une soixantaine de professionnels de la santé, reconnaissables à leurs chasubles blanches. Selon une militante, le dérèglement climatique constitue la pire crise sanitaire dans l'histoire, en raison du réchauffement proprement dit, mais aussi du manque d'eau qui frappe nombre de pays.

Vers midi, une dizaine d'activistes ont tenté une percée vers la place St-François. Interceptés par les forces de l'ordre, ils ont été arrêtés. Par la suite, le nombre de sympathisants s'est nettement réduit. Les plus déterminés se sont installés pour rester, posant des bancs et des tables ou épluchant des légumes pour une soupe à cuire sur un fourneau à gaz amené sur place.

Evacuation forcée

Mais la police est intervenue vers 14h00, avant que le potage ne soit à point. Au son d'une fanfare de l'Armée du Salut jouant à proximité, elle a commencé à embarquer les militants dans des paniers à salade, sous les applaudissements d'une partie des badauds. Ou les rires lorsqu'un policier a appelé la cliente d'un salon de coiffure situé dans le périmètre de sécurité.

L'intervention des forces de l'ordre s'est prolongée jusque vers 16h00. Appuyés par des collègues de la police cantonale, les agents de la police lausannoise ont interpellé 90 activistes, dont cinq mineurs, qui refusaient de quitter les lieux. Le blocage de la rue Centrale a occasionné des perturbations des transports publics. Plusieurs lignes de bus ont subi des retards de 30 à 40 minutes en milieu de journée.

Des précédents

Extinction Rebellion exige du Conseil fédéral qu'il déclare l'urgence climatique, c'est-à-dire qu'il explique à la population ce qui se passe et ce qu'il faut faire. Il demande aussi que des mesures soient prises pour accroître la biodiversité et pour aboutir à l'équilibre entre les émissions et l'absorption de CO2 en 2025.

L'occupation de la rue Centrale n'est pas la première action menée par le mouvement en terre vaudoise. En septembre, ses militants ont coupé le pont Bessières et tenté de bloquer le giratoire de la Maladière. A Zurich, ils avaient aussi coloré la Limmat en vert. A mi-novembre, la justice vaudoise a annoncé 117 condamnations par ordonnance pénale. La plupart des militants ont fait opposition et un premier procès devrait se tenir en janvier à Renens.

La police a interpellé 90 activistes durant l'évacuation. (Samedi 14 décembre 2019)
Au son d'une fanfare de l'Armée du Salut jouant à proximité, la police a commencé à embarquer les militants dans des paniers à salade vers 14h. (Samedi 14 décembre 2019)
Des policiers bloquent des personnes qui manifestent dans les rues de Lausanne lors d'une action de blocage d'Extinction Rebellion. (14 décembre 2019)
1 / 7

La police a interpellé 90 activistes durant l'évacuation. (Samedi 14 décembre 2019)

kein Anbieter

(nxp/ats)

(NewsXpress)

Ton opinion