Face à la crise du logement, chaque parti a sa solution

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Après la mise en garde de Credit Suisse contre une pénurie croissante des logements, les partis partagent leurs solutions pour contrer ce phénomène.

Construire plus, viser l’utilité publique, détruire d’anciens bâtiments, chaque parti donne son avis (image d’illustration).

Construire plus, viser l’utilité publique, détruire d’anciens bâtiments, chaque parti donne son avis (image d’illustration).

Patrick Martin/24 heures

Alors que plusieurs observateurs, dont Credit Suisse, mettent en garde contre une pénurie croissante de logements, les partis proposent diverses solutions pour la contrer.

Du côté du PS, la conseillère nationale zurichoise Jacqueline Badran affirme qu’il n’est pas question d’une pénurie de logements évidente. Le vrai problème est à chercher du côté des loyers, qui sont près de 40% trop élevés, alors qu’ils auraient dû diminuer en raison de la baisse du taux d’intérêt. «Les locataires ont payé 78 milliards de trop au cours des quinze dernières années, dont 10,5 milliards rien que pour l’année 2021», déclare-t-elle. Elle propose différentes mesures pour contrer cela:

  • Imposer le loyer basé sur les coûts;

  • Une «expansion flagrante» de la construction de logements d’utilité publique;

  • Renforcer à nouveau la Lex Koller (la loi fédérale visant à protéger le sol indigène contre les investisseurs étrangers), car la demande d’investisseurs étrangers disposant de beaucoup d’argent fait grimper le prix des logements;

  • Imposer le droit du bail par une révision périodique, ainsi les loyers auraient baissé de 30% ces dernières années;

  • Dans les mesures à court terme: interdire Airbnb, ce qui libérerait d’un coup 20’000 logements, et bannir les appartements d’affaires des zones résidentielles.

Miser sur l’utilité publique

Les Verts proposent deux solutions. D’une part, la construction de logements d’utilité publique et, d’autre part, la promotion économique. La part de logements à loyer modéré ne représente aujourd’hui que 5% du marché, elle doit être massivement augmentée, disent-ils. «Nous devons aussi cesser d’attirer toujours plus d’entreprises en Suisse. Des entreprises comme Google, qui attirent de nombreux expatriés, sont bonnes pour la Suisse d’un point de vue fiscal, mais pas du tout du point de vue du marché du logement», dit le conseiller national Bastien Girod (Verts/ZH).

Construire plus

«Le problème fondamental est qu’il faut construire plus de logements», déclare pour sa part le conseiller national Niccolò Paganini (Le Centre/SG). Il déplore que, dans les villes, le processus d’autorisation prenne trop de temps, qu’il y ait des oppositions et des obstacles et que trop de gens aient leur mot à dire. «Les autorités chargées de délivrer les autorisations sont trop hésitantes. C’est l’une des raisons de la pénurie de logements dans les villes.»

Démolir l’ancien

Le président des Vert’libéraux Jürg Grossen pense également qu’un des moyens de lutter contre la pénurie de logements est de simplifier les procédures d’autorisation. Le Bernois estime aussi qu’il faut parfois «être prêt à démolir» de vieilles constructions pour les remplacer par de nouvelles destinées à accueillir davantage de gens.

Politique d’asile erronée

L’UDC veut s’attaquer à l’immigration. Rien que l’année dernière, 81’000 personnes ont immigré, soit autant que le nombre d’habitants du canton de Schaffhouse, rappelle son président, Marco Chiesa. Pour lui, la politique d’asile actuelle est «erronée au détriment des Suisses qui ne trouvent plus guère de logements abordables ou qui sont mis à la rue». Pour l’UDC, construire de manière dense «n’est pas la solution», car cela contribuerait à entasser un maximum de personnes dans des espaces réduits. Le problème deviendrait alors social.

Enfin, le PLR demande au Conseil fédéral d’analyser la situation problématique du logement et de présenter un plan de mesures.

(blu/aze)

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