Facebook rassure malgré les scandales

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Malgré le scandale de la fuite de données personnelles, Facebook a annoncé des résultats trimestriels en forte hausse, mercredi.

Facebook a réussi à rassurer sur sa santé mercredi avec des résultats financiers en forte hausse qui ont fait bondir son action en Bourse, malgré le scandale retentissant autour des données personnelles dans lequel il est englué.

Les investisseurs scrutaient le moindre signe de faiblesse dans ces résultats trimestriels, les premiers à être publiés depuis le début de la tempête Cambridge Analytica (CA), du nom d'une firme britannique qui a récupéré à leur insu les données de dizaines de millions d'usagers du réseau social.

Mais bénéfice net ( 63% à 5 milliards de dollars) comme chiffre d'affaires ( de 49% à 12 milliards) ont fait mieux qu'anticipé par les marchés, signe que les annonceurs n'ont pas déserté Facebook, qui leur vend des espaces publicitaires ciblés finement grâce aux tonnes de données personnelles accumulées.

Autre signe positif, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs a cru de 13% à 2,2 milliards par rapport au premier trimestre 2017, conformément aux attentes des marchés et malgré les appels au boycott. Ce chiffre était de 2,13 milliards fin 2017. Résultat, le titre bondissait de près de 7% à 171 dollars vers 23H15 GMT dans les échanges électroniques d'après clôture. Cela restait néanmoins en-deçà des quelque 185 dollars auxquels se négociait le titre mi-mars, avant le scandale CA.

Avenir moins rose?

«Malgré les défis importants auxquels nous sommes confrontés, notre communauté et nos activités démarrent fort en 2018. Nous voyons nos responsabilités de façon plus large et investissons pour nous assurer que nos services sont utilisés de la bonne façon», a déclaré le patron-fondateur Mark Zuckerberg, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Les responsables du groupe ont aussi insisté plusieurs fois sur leur foi en leur modèle économique et voulu rassurer sur leur capacité à garder un système efficace mais aussi soucieux de la confidentialité des données. La numéro 2 du réseau social Sheryl Sandberg a notamment assuré «être fière» de ce modèle économique.

Lancé dans une vaste opération de contrition et de séduction à coups de communiqués, de publicité et d'interviews, Mark Zuckerberg a encore reconnu avoir mal anticipé les «mauvais usages» du réseau : détournement des données personnelles mais aussi manipulation politique, l'autre sujet qui vaut à Facebook d'être violemment critiqué depuis des mois.

Si les analystes ont jugés les chiffres rassurants, plusieurs ont noté que l'avenir pourrait être légèrement moins rose, d'autant que des effets négatifs potentiels du scandale CA, qui a éclaté peu avant la fin du trimestre, ne pouvaient guère s'illustrer dans ces résultats trimestriels.

Les chiffres de mercredi constituent un «soulagement», a noté Daniel Ives (GBH Insights), «signe que jusqu'ici, les dégâts de Cambridge (Analytica) sont contenus, toutefois les trois à six prochains mois vont être longs» pour Facebook qui doit «naviguer dans cette tempête».

Pas d'effet sur la pub

Brian Wieser (Pivotal Research) relève aussi «un bon premier trimestre» mais note des «inquiétudes» à plus long terme, notamment sur les dépenses ou l'environnement réglementaire autour des groupes technologiques.

La mise en place dans l'Union européenne du Réglement général sur la protection des données (RGPD) le 25 mai pourrait notamment entraîner une «stagnation voire une baisse» du nombre d'utilisateurs en Europe au deuxième trimestre, a prévenu David Wehner, directeur financier du groupe.

«Deuxièmement, même si nous ne prévoyons pas que ces changements puissent avoir des effets significatifs sur nos recettes publicitaires, il est certainement possible qu'il y ait une forme de répercussion et nous surveillerons cela de près», a-t-il ajouté. Il a aussi prévenu une nouvelle fois que le rythme de croissance du chiffre d'affaires pourrait ralentir au cours de l'année, comme il le fait depuis deux ans, le groupe manquant d'espace publicitaire à vendre.

Les investisseurs attendront donc les prochains trimestres pour évaluer les impacts possibles du RGDP, du scandale sur les données mais aussi des autres polémiques qui avaient déjà contribué à faire pâlir l'étoile du groupe avant même Cambridge Analytica.

Le réseau était déjà critiqué, notamment pour laisser pulluler les fausses informations, utilisées pour manipuler l'opinion publique politiquement, en particulier pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. Interrogé sur ses dix heures d'audition au Congrès américain il y a quinze jours, M. Zuckerberg a simplement répondu que «cela avait été un moment important pour l'entreprise». (nxp/afp)

(NewsXpress)

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