Hautes écolesFaire rester les étrangers une fois leur diplôme en poche: l’UDC dit non
Le Conseil fédéral veut permettre à plus d’étudiants provenant d’États tiers de rester en Suisse. Alors que Cantons et monde économique saluent, l’UDC désapprouve.

Les employeurs devraient pouvoir engager plus facilement des jeunes diplômés étrangers.
Alain Herzog - EPFLLa consultation est à son terme: le Conseil fédéral a récolté les avis sur sa proposition, issue d’une motion PLR au Parlement, de simplifier le droit de rester pour les étudiants provenant d’États tiers après avoir obtenu leur diplôme dans une Haute École suisse. Point central: ils ne devraient plus être soumis aux contingents d’immigration annuels définis par la Suisse.
Du côté des Cantons, on applaudit. «Ce serait en particulier favorable à l’économie du Canton de Vaud, tournée vers l’innovation, dans un contexte de forte concurrence internationale pour recruter les meilleurs talents», dit le gouvernement vaudois. La proposition devrait permettre «d’améliorer la compétitivité et l’attractivité du marché de l’emploi sur le plan national», dit celui de Fribourg.
Retour sur investissement
Les organisations économiques sont aussi enthousiastes. «Il est légitime de faciliter l’engagement de ces jeunes diplômés étrangers très qualifiés, par ailleurs formés aux frais du contribuable helvétique», remarque la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie.
«Les efforts pour augmenter la participation de la main-d’œuvre indigène au marché du travail ne suffiront pas pour répondre à l’ensemble des besoins des employeurs suisses. Le recours à la main-d’œuvre étrangère, y compris en provenance d’États tiers, reste indispensable», note la Fédération des entreprises romandes.
De la place pour les autres
L’UDC a dégainé un communiqué pour briser le plébiscite. «L’exception aux contingents annuels augmenterait encore l’immigration nette, élevée aujourd’hui à 60’000 personnes par an», dit le parti, qui ironise sur le fait qu’il n’y a «apparemment pas assez de spécialistes dans l’ensemble de l’UE, qui compte 450 millions d’habitants, de sorte qu’il faille désormais recourir à des immigrés de pays très peuplés comme la Chine, l’Inde, les États-Unis, l’Indonésie, le Brésil et d’autres».
L’UDC argumente en disant que le Secrétariat d’État aux migrations n’a encore jamais dû refuser un permis à un jeune diplômé concerné par la loi en raison des contingents. De plus, ceux-ci bénéficient déjà d’assouplissements aux règles (lire encadré). «Comme ils ne seraient plus pris en compte dans les contingents, ils libéreraient environ 200 places supplémentaires pour d’autres étrangers n’ayant pas accompli de formation en Suisse», craint l’UDC.