Jodel: le roi, c'est le singe-araignée du Pérou

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Faune et musiqueLe singe-araignée du Pérou est le roi du jodel

Grâce à deux paires de cordes vocales, les singes peuvent plus facilement passer d'une octave à une autre. Cela leur donne un avantage sur Melanie Oesch et les jodleurs.

La voix du singe-araignée du Pérou couvre quatre octaves d'un coup.

La voix du singe-araignée du Pérou couvre quatre octaves d'un coup.

AFP

Selon une étude parue dans la revue britannique «Philosophical Transactions of the Royal Society B», les singes sont plus forts que les humains en matière de jodel. Mais comment? Une «astuce» propre à leur larynx les «rendra toujours imbattables», explique le principal auteur du rapport, Jacob Dunn, de l’Université britannique Anglia Ruskin.

En fait, «humains et singes produisent des sons grâce aux vibrations des cordes vocales de leur larynx». Mais là où les premiers ont une seule paire de cordes vocales, les deuxièmes en comptent deux paires, «qui leur permettent de couvrir une gamme de sons plus grande».

Pour parvenir à leur conclusion, les chercheurs ont posé des capteurs sur le cou de singes de la réserve bolivienne La Senda Verde Wildlife Sanctuary. Et au «jeu» du jodel, qui est le champion? Le singe-araignée du Pérou, grâce à des «bonds vocaux couvrant quatre octaves», explique Jacob Dunn. La plupart de ses congénères, singes hurleurs, capucins bruns ou singe-écureuil bolivien, peuvent passer d’un coup trois octaves et demi.

Un larynx «plus rationnel» pour les humains

Quand les singes poussent des cris, que les jodleurs (ou encore Melanie Oesch!) passent brusquement d’une fréquence sonore à une autre, les chanteurs d’opéra, par exemple, s’entraînent à passer d’une octave à une autre graduellement.

En fait, expliquent les chercheurs, les humains ont apparemment perdu leur deuxième paire de cordes vocales au cours de l’évolution. Et avec elle, l’espoir de se mesurer aux singes dans un concours de jodel. Mais ils y ont gagné un larynx plus «rationnel», conclut Jacob Dunn, permettant de moduler plus finement des sons et de produire un langage. «Si vous associez un cerveau humain à un larynx de primate, il aura le plus grand mal à formuler des mots capables de franchir autant de cordes vocales.»

Quand Melanie Oesch nous apprend le jodel, justement.

(afp/ftr)

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