SuisseFaut-il carrément supprimer les quarantaines?
Le monde de l’économie en Suisse prône un raccourcissement de la durée d’isolement des cas contacts à 5 jours, voire une suppression, comme le propose un virologue allemand.

Actuellement, 118’000 personnes sont en quarantaine ou à l’isolement en Suisse.
Urs Jaudas/TamediaSelon les chiffres communiqués par l’OFSP mercredi, 118’000 personnes sont en quarantaine ou à l’isolement en Suisse, soit parce qu’elles sont infectées au Covid, soit parce qu’elles sont des cas contacts. Mais les conséquences sont toujours plus lourdes pour le monde du travail, confronté à une pénurie de personnel. Du coup, le secteur de l’économie milite pour un raccourcissement des quarantaines, voire carrément leur suppression.
Il faut dire qu’un virologue allemand très influent outre-Sarine, Christian Drosten, fait partie des experts qui prônent d’abandonner les quarantaines qui n’ont plus de sens, selon eux. En effet, le respect de l’isolement ne peut plus être garanti aujourd’hui vu le nombre de malades toujours plus élevé avec la vague Omicron, estime-t-il. Dans son podcast sur la chaîne allemande NDR, l’expert se dit également favorable à une réduction à sept jours de l’isolement des personnes infectées, surtout dans les secteurs essentiels comme la santé.
L’économie favorable
Ces propositions trouvent de l’écho en Suisse. En effet, l’Union suisse des arts et métiers (usam) se dit favorable à «tout raccourcissement, voire à la suppression des mesures», indique sa responsable de la communication Corinne Aeberhard dans le Tages-Anzeiger. Elle précise toutefois que c’est aux experts d’évaluer si les quarantaines peuvent être actuellement réduites, voire levées.
De son côté, EconomieSuisse, la faîtière de l’économie, demande au moins à ce que la quarantaine soit réduite à 5 jours dans tout le pays pour les personnes qui ne présentent pas de symptôme, comme l’ont décidé les États-Unis déjà. Quant à l’Union patronale, outre un raccourcissement des quarantaines, elle réclame en plus des autorisations exceptionnelles dans certaines branches et professions, comme le secteur de la santé.
D’autres secteurs veulent aussi réduire la quarantaine. Ainsi, HotellerieSuisse relève que l’absence de collaborateurs entraîne des coûts supplémentaires massifs, des pertes de chiffre d’affaires, voire des fermetures d’entreprises. Du coup, elle demande que les personnes qui ne sont pas infectées et qui ne transmettent pas le virus «ne soient pas tenues à l’écart du lieu de travail». Même son de cloche à l’Union des transports publics qui prône aussi une réduction de la durée de la quarantaine à 5 jours.