VaudFils d'un taximan vaudois, il fera vrombir les Ferrari
Un Lausannois a été promu directeur technique
de la marque au cheval cabré en F1. Ses parents retracent son parcours.

Le Lausannois Mattia Binotto a été promu directeur technique de la marque au cheval cabré en F1.
DR«Ma femme a mis un terme à son travail d'infirmière pour s'occuper de nos deux garçons. Elle leur a inculqué une conduite de vie exemplaire.» Luigi Binotto, taximan lausannois de 71 ans, savoure la nomination de son fils comme directeur technique de Ferrari. La joie et la fierté sont là. Toutefois, Marta ne cache pas son inquiétude de maman: «Mattia est un grand bosseur mais le siège qu'il occupe n'est pas douillet.»
L'ingénieur motoriste lausannois a gravi les échelons de la Scuderia. Sa passion pour la F1, il la tient de son grand-père paternel, Gianfranco, décédé en 2015 à 91 ans. «Fan de Ferrari, il adorait regarder les courses automobiles à la télé. Je lui demandais en vain d'arrêter de s'exciter devant les enfants», sourit Marta. «Mon frère est efficace dans le travail et discret dans la vie. De l'école obligatoire à l'EPFL, nous avons eu un parcours similaire. On est restés proches», salue Andrea, prof de maths et coach du FC Stade-Lausanne-Ouchy.
Élève «inattentif et distrait»
Au primaire, une institutrice avait trouvé Mattia «inattentif et distrait». Les parents avaient consulté un prof de médecine. Sa réponse fut implacable: «Votre enfant va très bien. C'est l'enseignante qui n'est pas intéressante.»
Dimanche, Luigi et Marta sont partis en Italie chez leur fils aîné. Le taximan a attendu le retour de vacances de sa sœur: «Pour que notre maman de 92 ans ne reste pas seule.»
Une écurie mythique en perte de vitesse
Mattia Binotto occupe le siège laissé vacant par le Britannique James Allison, 48 ans. Après le décès de son épouse, au printemps, celui qui assurait la direction technique de Ferrari depuis 2013 séjournait de plus en plus dans son pays. La presse lui prête l'intention de s'y installer définitivement pour être plus proche de ses enfants. Sur le plan sportif, la Scuderia a perdu de sa superbe. Au lieu de talonner Mercedes, les bolides rouges sont devancés par Red Bull à mi-saison.