Finances fédéralesTrains, EPF: l'État commence fort sa cure d'amaigrissement
La Confédération doit couper dans ses dépenses et augmenter ses recettes pour maîtriser l'endettement. L'armée est la seule à être exemptée de coupes.

La ministre des Finances Karin Keller-Sutter veut accélérer les coupes dans les dépenses.
20min/Simon GlauserBerne, 14h, conférence de presse de Viola Amherd. La patronne de l'armée est venue dérouler la liste des commissions avec les armements à acheter ces prochaines années. Coûts: une craquée de milliards. Même endroit, 15h, conférence de presse de Karin Keller-Sutter. La cheffe de finances est venue dire que c'est la catastrophe, la Confédération dépense trop et ne perçoit plus assez. Il faut couper d'un côté et encaisser plus de l'autre.
Rien de nouveau sous le soleil: l'augmentation du budget de l'armée a été votée par le Parlement et les finances tendues de la Confédération sont connues depuis belle lurette. Ce mercredi, Karin Keller-Sutter a toutefois donné quelques détails sur ses solutions. Parmi elles: il faut réduire beaucoup plus que prévu dans les versements au Fonds d'infrastructures ferroviaires. On prévoyait 150 millions de moins, ce sera 300 millions. Les Écoles polytechniques? Ce sera 100 millions de moins. Le tout, par de savantes maniclettes comptables, «sans pour autant nécessiter une réduction de prestations», promet le Conseil fédéral. Un projet d'accueil extrafamilial pour 800 millions sera quant à lui reporté.
L'AVS et la migration coûtent aussi
À l'inverse, des recettes doivent augmenter, comme celles de l'impôt sur le tabac. Les fumeurs de cigarettes en seront exemptés, mais les fumeurs de chicha paieront: +35 millions dans les caisses de la Confédération. Il est aussi rappelé que, depuis le début de l'année, les voitures électriques sont taxées comme les autres (+200 millions), tout comme les entreprises via l'impôt minimal de l'OCDE (+400 millions).
Mais tout ça ne suffira pas. Et la Confédération ne permet pas que l'on dise que la situation est seulement due à l'armée gloutonne. «Les déficits résultent aussi de la forte croissance dans le domaine de la prévoyance sociale, notamment l'AVS et la réduction individuelle des primes, ainsi que du niveau élevé des dépenses migratoires (+773 millions en 2023)», lit-on dans les documents présentés mercredi.
Une réflexion profonde
Mercredi, ce fut une avalanche de chiffres, tant du côté des dépenses de l'armée que des finances globales de l'État. Karin Keller-Sutter veut, en plus, un «réexamen approfondi des tâches fédérales et des subventions accordées». Elle veut aller vite. Son département doit lui présenter «une stratégie d’ici à fin mars au plus tard». Ce qui est sûr, c'est qu'elle trouvera de la résistance. Alors qu'elle veut des coupes, ce même mercredi, les syndicats du personnel de la Confédération ont exigé des hausses de salaire de 4%.