Finnegan Oldfield«Le cinéma a été ma bouée de sauvetage»
Dans «L’Arche de Noé», Finnegan Oldfield est Alex, un homme qui se retrouve contre son gré à travailler au sein d’une association accueillant des jeunes LGBT+ rejetés par leur famille.
À 32 ans, Finnegan Oldfield a déjà une jolie carrière derrière lui. On a notamment pu voir l’acteur franco-britannique de 32 ans dans «Les Cowboys», «Marvin ou la belle éducation» et «Coupez!». Dès le 29 novembre 2023, il sera à l’affiche de «L’Arche de Noé», le premier film de Bryan Marciano dans lequel il a Valérie Lemercier pour partenaire.
Sur Instagram, vous avez écrit que ce long métrage était l’un de ceux dont vous étiez le plus fier. Pour quelle raison?
Sincèrement, c’est un des films qui m’émeut le plus. Tous les sujets qu’il aborde me touchent énormément et j’aime bien la manière dont il est fait. Il est touchant sans être mélodramatique.
Quelle a été votre réaction quand vous avez lu le scénario la première fois?
J’aime bien jouer un personnage avec un début et une fin, qui est traversé par plein de choses, qui vit des aventures. Il y avait tous les ingrédients réunis pour ça. Alex, que j’incarne, part vraiment d’un point A pour arriver à un point B. Il se passe plein de trucs dans sa vie, il en sort changé, bouleversé. Il y a plein de choses à jouer et j’avais très envie de le faire.
De quelle manière avez-vous construit Alex?
Il est paumé et, à un moment dans ma vie, j’étais un peu paumé aussi. J’ai arrêté l’école assez tôt, en 4e, à 15 ans. J’étais en dehors du système scolaire, j’ai eu une période d’errance et je me suis aussi retrouvé avec d’autres jeunes paumés dans d’espèces de salles un peu comme dans l’association du film. Ça me touchait pas mal et je suis allé puiser dans mes souvenirs, dans ce que c’était que d’être toute la journée dans ces locaux, avec les mêmes gens et de se créer une famille de fortune.
Ce tournage vous a-t-il fait réfléchir à une manière de vous engager personnellement contre les discriminations?
Jouer dans ce film, c’est un peu une manière de m’engager. Je ne le fais pas juste pour travailler. C’est quelque chose qui me touche profondément. Après, évidemment que j’ai envie d’aider ces jeunes. Quand on fait des films, on sort toujours avec une expérience. On en apprend beaucoup et j’ai un regard différent aujourd’hui.
Un regard différent sur quoi?
Avant le film, je ne savais pas à quel point il y avait des enfants rejetés. J’ai du mal à concevoir qu’on puisse mettre son enfant à la porte. J’ai très envie d’aider les jeunes en difficulté, ceux qu’on met à l’écart, qu’on juge différents, quel que soit leur milieu. C’est quelque chose qui me parle énormément.
De par votre expérience?
Oui, parce que j’ai traîné avec ces gens-là et je me demande comment on devient après, comment on se reconstruit quand on n’a pas le cinéma. C'est le cinéma qui m’a sauvé. Ça a été ma bouée de sauvetage.
Soucis liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre?
LGBT+ helpline (lu-je 19-21h): 0800 133 133
La Main Tendue (adultes, 24/7): 143
Pro Juventute (jeunes, 24/7): 147
Police: 117