Franck Ribéry: «On aurait pu me couper la jambe»

Revoilà Franck Ribéry. Deux ans et demi après l’arrêt de sa carrière, l’ancien ailier français, désormais âgé de 41 ans, a donné de ses nouvelles dans un entretien accordé à «L’Équipe». Un petit événement, étant donné que l’homme se fait rare dans les médias.

Récemment apparu sur les terrains à l’occasion de la Coupe Beckenbauer, un tournoi organisé par le Bayern Munich pour fêter les 125 ans du club, Ribéry a clamé son «amour» pour le football, indiqué qu’il se maintenait en forme en continuant à faire du sport et révélé qu’il passait ses diplômes d’entraîneur en Italie, là où il a vécu les trois dernières saisons de sa carrière de joueur, à la Fiorentina puis à la Salernitana.

Une période durant laquelle le vice-champion du monde 2006 a été fauché par les blessures. Au point d’être contraint de prendre sa retraite à l’automne 2022. «On aurait pu me couper la jambe», confie-t-il après avoir expliqué ses souffrances à un genou: «J’ai eu de plus en plus mal. Je n’étais plus dans l’entraînement entre les matches, mais dans la récupération pour me préserver. Je prenais deux jours de repos, puis trois ou quatre».

Le début d’un long calvaire: «Les examens ont révélé que je n’avais plus de cartilage. Je suis passé sur le billard en Autriche. L’opération s’est bien passée, avec la pose d’une plaque à l’intérieur. Puis, j’ai eu une grosse infection près de cinq mois après. Pendant deux mois, j’ai pris des comprimés. On a enlevé la plaque. L’infection m’avait rongé. C’était tellement grave que j’avais des trous dans la jambe. J’avais chopé un staphylocoque doré. Je suis entré aux urgences à l’hôpital en Autriche pendant douze jours. J’ai vraiment eu peur».

De quoi le faire relativiser sur sa «petite mort», un terme souvent employé par les sportifs lorsqu’ils décrivent la fin de leur carrière. «Quand je rejoue, avec les anciens comme avec mon petit, quelque part, je revis!», se réjouit-il.

Au cours de l’interview, Franck Ribéry est aussi revenu sur une autre séquelle, psychologique cette fois: le Ballon d’or 2013. Favori désigné, grâce à une année stratosphérique tant sur le plan individuel que collectif, le Français avait échoué à la 3e place derrière Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.

Une issue qu’il n’a jamais digérée: «Je ne pouvais pas faire mieux. Ce Ballon d’or restera à jamais une injustice. Je cherche encore l’explication, même si certains m'en ont donné. Je ne comprendrai jamais qu’on ait repoussé la clôture du scrutin de plus de quinze jours. J’étais en tête chez les journalistes. Si le vote avait été le même qu’aujourd'hui (ndlr: à l’époque, les capitaines et sélectionneurs des équipes nationales votaient également), j’aurais gagné. Mais Messi et Cristiano Ronaldo m'ont toujours montré du respect. Ils savaient que j’étais à leur table. En toute humilité, en 2013, je n’avais rien à leur envier».