Football: Servette et Sion dos à dos dans le derby du Rhône

Par définition, un match nul 1-1 ne fait aucun gagnant. Dimanche, après le derby entre Sion et Servette, le constat s’impose. Il y a là des Grenat qui voient le titre tranquillement leur échapper (six points de retard sur Bâle à six journées de la fin) et des Valaisans qui constatent que le bas de tableau se resserre vraiment, puisqu’ils n’ont plus que trois points d’avance sur la place de barragiste, et désormais seulement neuf sur le dernier Winterthour.

Il ne reste pas beaucoup plus de ce derby. Lequel se veut pourtant un moment plaisant. Avec ce stade bien rempli (14100 spectateurs annoncés à Tourbillon) et ces températures agréables. Contexte favorable. Sauf sur le terrain, donc. Où ce fut longtemps à qui serait le moins imprécis. Pas forcément de vainqueur, dans ce duel-là.

Face au but, notamment, parce que cela supposait d’y arriver. Exemple: le nombre de corners (12) et autres coups de pied arrêtés dont ont bénéficié les Servettiens. Pour une seule réelle occasion, en début de match, lorsque Fayulu s’interposait sur la reprise de Douline (7e). Côté sédunois, c’est plus par malchance que la frappe enroulée du gauche de Kololli finissait sur le poteau (33e). Question de finition, en revanche, lorsque le Chablaisien a trop croisé sa tête sur un centre de Cipriano (81e).

Il faut reconnaître aux Genevois des circonstances atténuantes sur le plan défensif: ils étaient privés de Steve Rouiller, blessé au genou durant la semaine, et de leurs latéraux Mazikou et Tsunemoto (suspendus). Il a donc fallu trouver des solutions. A droite, Thomas Häberli a opté pour le jeune Luca Scandurra (19 ans), dont c’était la première apparition en professionnel, laquelle fut honorable. Et à gauche, c’est le polyvalent Anthony Baron qui avait été choisi.

Le Guadeloupéen est à l'aise techniquement, mais sa rigueur défensive a laissé à désirer sur l’ouverture du score sédunoise de Numa Lavanchy. Ce dernier profitait d’une couverture hasardeuse de son vis-à-vis pour recevoir dans son dos une longue passe de Hajrizi, avant de parfaitement croiser sa frappe du droit (65e).

Sans doute qu’il fallait ça, pour que les lignes se distendent et que le match s’ouvre, qu’importe une réalisation parfois hasardeuse. Celle d’Alioune Ndoye ne l’était pas, peu après son entrée en jeu: sur un centre de la gauche de Kutesa, l’attaquant sénégalais égalisait de la tête au premier poteau (69e). Presque dans la foulée, en revanche, il perdait son face-à-face avec Fayulu après une transition rapide servettienne. Reste que c’est bien Ndoye, autrement plus actif que Beniangba, qui a aussi obtenu l’expulsion de Noé Sow pour un deuxième avertissement (82e).

Servette n’a pas profité de l’avantage numérique. Et Sion ne l’a pas payé. Peut-être que cela confère une certaine logique à ce résultat. Mais pas sûr que quiconque ait des raisons de s’en satisfaire. VSC, Sion