Forcé de s’excuserLe chef des Vert’libéraux s’en prend à Élisabeth Baume-Schneider
Jürg Grossen a estimé que la conseillère fédérale jurassienne «n’était pas la bougie la plus brillante du gâteau» dimanche soir. Il s’en est excusé.

Jürg Grossen n’apprécie manifestement pas beaucoup Élisabeth Baume-Schneider.
20min/Matthias SpicherC’est un dérapage verbal peu commun qui a eu lieu outre-Sarine. En effet, le président des Vert’libéraux Jürg Grossen, a commis, dimanche soir, une bourde étonnante pour ce Bernois de l’Oberland d’habitude si pondéré dans ses propos. Dans un podcast pour le journal «Nebelspalter» consacré aux élections fédérales, il a déclaré que la ministre socialiste Élisabeth Baume-Schneider n’était «pas la bougie la plus brillante du gâteau».
Une insulte sur le moment assumée, puisque lorsque les journalistes qui l’interviewaient sur la politique d’asile de la Suisse sont intervenus, il a ajouté qu’il pouvait se permettre ce terme vu les couleurs politiques (libérales) du plus vieux journal satirique du pays.
Excuses le lendemain
Mais Jürg Grossen s’est ensuite excusé. Il a confié, dès lundi, au média régional «BärnToday» qu’il regrettait profondément le choix de ses mots. «Je vous demande de comprendre pourquoi je ne me suis pas corrigé immédiatement», a-t-il expliqué en pointant un «dimanche électoral très difficile». Et il a admis: «C’est une erreur, je le reconnais très clairement et je retire cette déclaration.»
Selon lui, il ne voulait s’en prendre qu’à la politique d’asile, insatisfaisante à ses yeux, d’Élisabeth Baume-Schneider, mais jamais à la conseillère fédérale jurassienne en tant que personne. Le président des Vert’libéraux veut encore s’excuser auprès d’elle personnellement.
À noter toutefois que Jürg Grossen n’en est pas à son coup d’essai envers la ministre socialiste. Déjà dans le «Nebenspalter», il avait déclaré il y a quelques semaines qu’elle n’était «certainement pas une étoile brillante au Conseil fédéral». Contacté, le Département de la justice d’Élisabeth Baume-Schneider n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Pour rappel, les Vert’libéraux ont perdu six de leurs seize sièges au National dimanche lors des élections fédérales, soit un siège de plus que les Verts.
Manque de respect envers les femmes
En revanche la conseillère nationale socialiste Tamara Funiciello n’a pas mâché ses mots. «Est-ce encore possible d’attaquer ainsi une magistrate chevronnée en dessous de la ceinture?» s’étonne-t-elle dans le «Blick». Pour elle, ça montre une fois de plus que les femmes sont traitées avec moins de respect que les hommes. «Il est scientifiquement prouvé qu’elles sont jugées plus durement et traitées plus souvent de manière péjorative.» Mais, vu les excuses de Jürg Grossen, «l’affaire est close» pour elle.