Fourrures à Palexpo: les antivivisection rugissent

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GenèveFourrures à Palexpo: les antivivisection rugissent

Aux Automnales, des articles étaient mal étiquetés. Palexpo juge ne pas avoir à les contrôler et Berne manque de moyens.

Jérôme Faas
par
Jérôme Faas

Finwal

Depuis 2013, tout article en peau ou en fourrure vendu en Suisse doit être strictement étiqueté. L'ordonnance fédérale en la matière exige le nom de l'espèce, le lieu de provenance du produit et son origine (élevage ou capture). D'où la colère de la Ligue suisse contre la vivisection (LSCV): lors des Automnales, du 2 au 11 novembre à Palexpo, aucun des cinq exposants concernés ne présentait le bon étiquetage.

«Nous étudions la possibilité de dénoncer pénalement Palexpo et l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)», indique Luc Fournier, président de la LSCV. Il reproche aux deux organismes, «déjà avertis des mêmes faits en 2017», de n'avoir pas mené de contrôles.

Vérifier: une mission difficile

Palexpo, interpellé l'an dernier par la LSCV, indique avoir alors demandé et obtenu les certificats de conformité des peaux. «Certes, mais cela n'a rien à voir avec l'étiquetage», rétorque Luc Fournier. Silvia Blattner, directrice marketing de la halle d'exposition, développe. «Nous offrons une plateforme aux commerçants. Les contrôler serait trop lourd: ils étaient 466 en 2018. Surtout, ce n'est pas de notre ressort, mais de celui des instances fédérales.»

Limité en personnel, l'OSAV ne procède que par vérifications aléatoires, répond sa porte-parole Nathalie Rochat. Pour assurer l'exécution durable de cette ordonnance, il étudie la possibilité de faire participer au contrôle d'autres instances: cantons, police et organisations privées.

Exception helvétique encore mal connue

La Suisse et le seul pays où la déclaration sur les fourrures est obligatoire, indique l'OSAV. D'où des difficultés d'application. Ainsi cet exposant vaudois, qui vendait des vestes à cols fourrés Jott, marque française. «Je n'avais pas du tout connaissance de l'ordonnance de 2013, se défend-il. La Ligue aurait pu nous contacter... Là, on a demandé un étiquetage conforme à Jott. Le leur respectait la loi européenne. Dès l'an prochain, on ne vendra plus aucune fourrure, ce sera beaucoup plus simple.»

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