Alger rejette la liste des expulsables du ministre Retailleau

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France-AlgérieAlger rejette la liste de Retailleau... qui promet une riposte

Les noms d'une soixantaine de ressortissants algériens indésirables en France avaient été soumis par les autorités françaises à leurs homologues algériennes, sans succès.

Alger n'acceptera pas le débarquement des expulsés algériens.

Alger n'acceptera pas le débarquement des expulsés algériens.

AFP

L’Algérie a refusé, lundi, la liste de noms d’une soixantaine d’Algériens à expulser que la France lui a soumise il y a quelques jours, une démarche qui est «rejetée sur la forme et le fond» par Alger, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises» et les ont «invitées à suivre le canal d’usage (pour une telle procédure, ndlr) en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats», selon le communiqué.

Négatif «sur le fond et sur la forme»

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounes Magramane, a reçu lundi le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie, au sujet d’une liste reçue le 14 mars, de ressortissants algériens «faisant l’objet de décisions d’éloignement du territoire français», selon le ministère.

Lounes Magramane a remis à son interlocuteur une note verbale contenant la réponse officielle des autorités algériennes où l’Algérie «réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire», selon le communiqué. Au sujet du rejet de la liste établie par Paris, l’Algérie a dit n’être «animée que par le souci de s’acquitter de son devoir de protection consulaire à l’égard de ses ressortissants».

«Sur la forme», Alger a estimé que Paris «ne pouvait pas unilatéralement et à sa seule discrétion remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement», qui est celui qui relie chaque préfecture française au consulat algérien de sa zone.

Riposte graduée

«Sur le fond», l’Algérie a rappelé l’existence d’un Protocole d’accord datant de 1994, relié à une Convention bilatérale signée en 1974, «qui demeure le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays». Il est important, pour Alger, de «veiller au respect des droits des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement».

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi et a promis «une réponse graduée» après le rejet exprimé  par Alger. «Je regrette que l’Algérie refuse d’appliquer le droit international. Comme l’a décidé le comité interministériel sous la présidence du Premier ministre, une riposte graduée sera engagée», a posté le ministre français sur son compte X.

«L’heure n’est plus aux déclarations

Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national, a appelé lundi le gouvernement français à «agir sans délai», après qu’Alger a rejeté la liste d’une soixantaine d’Algériens que Paris souhaite expulser.

Réagissant à la promesse d’une «riposte graduée» par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la patronne des députés RN a estimé sur X que «l’heure n’est plus aux déclarations d’intention», demandant un «gel des visas et des transferts de fonds privés», la «fin de l’aide publique au développement», et la «dénonciation des accords de 1968».

(afp/rk)

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