France: Bayrou critique un rassemblement de l’extrême droite dimanche

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FranceBayrou critique un rassemblement de l’extrême droite dimanche

Le premier ministre français a dit samedi qu’il n’était pas «sain» de manifester contre la condamnation de Marine Le Pen.

Le premier ministre français François Bayrou arrive à la Préfecture des Hauts-de-Seine à Nanterre, le 4 avril 2025.

Le premier ministre français François Bayrou arrive à la Préfecture des Hauts-de-Seine à Nanterre, le 4 avril 2025.

AFP

Le premier ministre français, François Bayrou, a jugé samedi «ni sain ni souhaitable» de manifester contre une décision de justice, à la veille d’un rassemblement de l’extrême droite à Paris pour dénoncer la condamnation de sa cheffe de file Marine Le Pen qui la rend inéligible pour 5 ans.

«Manifestation… contre-manifestation…. C’est aussi vieux que la République. Mais ce n’est ni sain ni souhaitable puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice», a souligné François Bayrou, un centriste, dans un entretien accordé au journal Le Parisien.

Jugée coupable de détournement de fonds publics dans le dossier des assistants parlementaires de son parti au Parlement européen, Marine Le Pen a été condamnée lundi à quatre ans de prison (dont 2 ferme aménagés sous bracelet électronique) et à une amende de 100 000 euros (94 335 francs suisses), assortis d’une peine d’inéligibilité immédiate de cinq ans qui l’empêcherait de prendre part à la présidentielle de 2027.

Un «scandale démocratique»

Elle a fait appel, tout comme les autres membres du Rassemblement national (RN) condamnés dans cette affaire.

Dès mercredi, face aux réactions de Marine Le Pen, qui a dénoncé un «scandale démocratique» et des manœuvres du «système», et de ses alliés politiques y compris à l’étranger, le président Emmanuel Macron avait souligné en Conseil des ministres qu’en France «l’autorité judiciaire est indépendante».

Le RN a néanmoins appelé à un «grand rassemblement de soutien» à Marine Le Pen, dimanche aux Invalides à Paris, avec pour mot d’ordre «Sauvons la démocratie». Marine Le Pen doit y prendre la parole.

«Un mauvais remake du Capitole»

De source policière, entre 5000 et 8000 personnes sont attendues aux Invalides.

Cet appel à manifester a été critiqué y compris à droite, le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, mettant en garde contre «un mauvais remake du Capitole», en référence à l’assaut du siège du Congrès par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l’élection présidentielle de 2020.

Plusieurs manifestations pour défendre l’État de droit ont été annoncées en opposition à celle des soutiens de Marine Le Pen, à commencer par celle, dimanche Place de la République à Paris, de La France insoumise (LFI, gauche radicale) et des écologistes.

«La gravité des conséquences de ses décisions»

Pour le reste, le premier ministre, qui avait lui-même exprimé son «trouble» après l’annonce du verdict comprenant la peine d’inéligibilité pour Marine Le Pen, s’est défendu samedi de tout traitement de faveur à l’égard de Marine Le Pen quant au délai de traitement de son appel, qui devrait bénéficier d’une décision rapide, à l’été 2026, juste à temps le cas échéant pour participer à la présidentielle de 2027.

«La justice a pris cette décision en toute indépendance. Elle montre qu’elle mesure la gravité des conséquences de ses décisions, et elle ne veut pas être soupçonnée d’agir avec des arrière-pensées», a-t-il argumenté.

Enfin, alors que le président des États-Unis Donald Trump a apporté son soutien à la cheffe de file du RN, l’estimant victime d’une «chasse aux sorcières», François Bayrou a pointé une «ingérence», mais celle-ci est selon lui «devenue la loi du monde», et «il n’y a plus de frontières pour les grands débats politiques».

Interrogé sur le soutien de Donald Trump, du Kremlin et de Viktor Orban à Marine Le Pen, il a dit ne pas «mélange® ces trois situations».

«Mais je vois bien que sur plusieurs continents, certains essaient de constituer une internationale de l’indécence, illibérale, qui a décidé que les droits de l’Homme, l’État de droit, l’entente démocratique entre les nations devaient appartenir au passé», a-t-il ajouté.

(afp)

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