FranceLe nouveau Nutri-Score validé, entre espoirs et critiques
Le gouvernement français a validé le nouveau Nutri-Score. Un outil de santé publique qui promet une meilleure information nutritionnelle, mais qui divise.

Mieux orienter les consommateurs vers les produits plus équilibrés sans «pénaliser» pour autant les «produits du terroir»: le nouveau Nutri-Score a été validé vendredi, en dépit de dissensions gouvernementales, au nom de la lutte contre le surpoids et l’obésité.
«Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l’arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score», ont annoncé, vendredi, dans un communiqué commun, les ministres en charge de l’Economie, de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce. Il s’agit avant tout de «lutter contre le surpoids, l’obésité», avec derrière «des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers», a précisé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur TF1.
Deux ans pour mettre à jour les emballages
Gage toutefois donné au secteur agro-alimentaire: les ministres assurent qu’ils seront «attentifs à ce que ce système (...) ne nuise pas aux produits issus de la richesse de nos terroirs et symboles de notre patrimoine culinaire». Ils entendent rester «vigilants aux effets de bord» que la nouvelle méthode de calcul du Nutri-Score «engendre pour les produits issus du savoir-faire français».
Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont, par ailleurs, «deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score», selon leur communiqué.
Ne «pas pénaliser» les produits du terroir
De précédentes équipes gouvernementales avaient validé cette nouvelle mouture, plus sévère à l’égard de certains produits alimentaires transformés. Mais l’actuelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait assumé publiquement bloquer la publication de l’arrêté qui devait permettre l’entrée en vigueur du nouveau Nutri-Score, lui reprochant de donner une mauvaise note aux produits «remarquables» du terroir, fromages et charcuterie notamment.
«Nutri-Score, oui mais...», a-t-elle encore insisté vendredi matin dans un message publié sur X, évoquant une nouvelle fois sur les «limites» du dispositif «qu’il est crucial de corriger» pour ne pas «injustement pénaliser» les «produits du terroir».
Le nouveau mode de calcul permet notamment «d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres», ainsi que la classification des poissons gras, des huiles moins riches en acides gras saturés et des boissons, rappelle le communiqué du gouvernement. «Il sera demandé aux ministères concernés d’étudier» les «effets de bord» potentiels et «d’initier au niveau européen des échanges pour voir comment mieux les prendre en compte».