Fribourg: indemnités refusées pour un séjour validé par un médecin

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FribourgSéjour à l'étranger: la psy dit oui, l'assurance dit non

Partie en France lors d'un arrêt maladie, avec l'accord de sa psychiatre, une Fribourgeoise s'est vu refuser ses indemnités journalières par l'assurance de son employeur.

L'assurée a appris lors de son retour en Suisse qu'elle ne toucherait aucune prestation.

L'assurée a appris lors de son retour en Suisse qu'elle ne toucherait aucune prestation.

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Lors de son départ en France, en mai dernier, Sylvie* pensait avoir fait les choses en ordre. Affectée par la mort de son père, la quinquagénaire était en arrêt maladie. Elle avait cependant obtenu de sa psychiatre un certificat l'autorisant à partir dans son pays d'origine, pour régler des problèmes liés à l'héritage. Mais à son retour chez elle, à Fribourg, c'est la douche froide. «J'ai été accueillie par une lettre de SWICA indiquant que mes indemnités journalières ne me seraient pas accordées pour la durée de mon séjour en France», confie-t-elle. Ce, en raison des conditions générales de cette assurance qui couvre les pertes temporaires de salaire en cas d'incapacité de travail.

Pour l'ex-réceptionniste, cette annonce a fait l'effet d'un coup de massue. Et la manière d'opérer de SWICA n'a pas aidé: «On m'a informée par courrier, alors que j'étais déjà partie. C'était donc trop tard pour que je m'y oppose. Je trouve ça très contestable». D'autant que Sylvie affirme que SWICA ne l'avait ni consultée ni appelée, avant de rendre sa décision. «Ils n'ont pas non plus contacté ma psychiatre», assure-t-elle.

Rien d'illégal

La Fribourgeoise d'adoption a fini par obtenir gain de cause, quelques semaines plus tard, grâce à l'aide de sa psy et d'un avocat. Reste que, sur le papier, SWICA n'a rien fait d'illégal. La loi permet en effet qu'un assureur requière une autorisation pour qu'un client touche ses indemnités journalières lors d'une sortie du pays. Et un certificat médical n'y change rien. Or, cet élément figure bel et bien dans les conditions générales de l'assurance: «La personne assurée incapable de travailler qui se rend à l’étranger sans l’accord de SWICA n’a droit à aucune prestation pendant la durée de son séjour.»

*Prénom d'emprunt

Pas d'oppositions de principe

Si SWICA, comme de nombreuses autres compagnies d'assurances, veut valider les voyages de ses clients hors du pays, ce n'est pas par hasard. Selon l'entreprise, «les séjours prolongés à l’étranger peuvent retarder l’évolution de la guérison ainsi que la réinsertion sur le lieu de travail.» Pour autant, l'assurance affirme ne pas s'opposer d'une manière générale à ces séjours, du moment qu'ils ont été coordonnés avec un représentant. En principe, il suffit d'adresser une demande une semaine avant le départ, selon l'assurance.

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