ÉtudeGarde d’enfants: la Suisse est parmi les dernières au monde
Une comparaison internationale entre pays riches établit que notre pays est lanterne rouge quant à sa politique d’accueil extrafamilial.
Trente-huitième sur une liste qui compte 41 pays. Tel est le score déroutant qu’affiche la Suisse quant à sa politique de garde d’enfants, dans un classement des pays riches établi par l’UNICEF et publié ce vendredi. Loin, très loin derrière les meilleurs élèves d’Europe: le Luxembourg, l’Islande, la Suède et la Norvège.
Dans le détail, notre pays est en queue de peloton dans le domaine des tarifs abordables (sa note est de 37 contre 16 pour le premier de la classe), de l’accessibilité (18 contre 3) ou encore de la qualité de service (25 contre 13). Que dire de l’offre de congés parentaux, où le territoire helvète écope d’un 40 quand le Luxembourg décroche un 5?
Mais le pire réside dans l’inégalité des chances, estime la représentante de l’UNICEF en Suisse, Mélanie Girardet: «On ne peut pas tolérer qu’une famille à faible revenu n’ait pas les moyens de faire garder ses enfants ni qu’ils s’épanouissent en dehors du foyer familial avant l’âge de l’école. Encore moins dans un des pays les plus riches au monde, qui devrait être prédisposé à offrir la même chance à toutes et tous», a répondu l’experte à notre sollicitation.
Entre le tiers et la moitié du salaire
En Suisse, comme en Irlande et en Nouvelle-Zélande, un couple qui dispose d’un revenu moyen doit dépenser entre le tiers et la moitié d’un salaire pour payer l’accueil extrafamilial de deux enfants.
Moins de la moitié des pays riches offrent au moins 32 semaines de congé à plein salaire aux mères, est-il souligné dans le rapport. Et lorsqu’un congé paternel est proposé – toujours beaucoup plus court –, peu de pères le prennent, notamment en raison d’obstacles professionnels et culturels.
Dans un communiqué, l’Unicef encourage vendredi les États à réfléchir à «un congé parental payé d’au moins six mois» et à «un accès universel à des services de garde d’enfants de qualité et abordables, de la naissance à l’entrée en première année d’école».