Les raisons pourquoi la génération Z cache ses pieds

Chaque photo de pieds nus a une valeur marchande. C’est du moins ce que pense la génération Z. Les tiktokeurs avisés constatent qu’il existe une certaine aversion à montrer ses pieds en public. D’où la tendance récurrente du hashtag «Dogs Out», qui signifie littéralement «chiens dehors», en français. Sauf qu’ici, «dogs» ne fait pas référence à des «chiens», mais à des «orteils».

La génération Z s’est en fait approprié le terme «Dogs Out» pour désigner des orteils nus. Et il existe à ce sujet d’innombrables vidéos aux millions de vues. La jeune génération se montre manifestement embarrassée à la vue de personnes qui exposent leurs pieds nus en public. Un phénomène qui n’a rien de bien nouveau. En effet, les modes de montrer ou non certaines parties du corps vont et viennent. On peut par exemple citer l’exemple du crop top, qui laisse apparaître le nombril.

Mais il y a encore un tout autre aspect pour lequel la génération Z refuse de montrer ses pieds. Il n’est en effet pas rare de voir, dans les commentaires de photos ou de vidéos laissés par la génération Z, la question «For Free?» («C’est gratuit?» en français).

Sur TikTok, @EducatorAndrea, qui est suivie par plus de 215’000 personnes, met en ligne des publications sur ce phénomène. En échange, elle obtient des réactions de jeunes appartenant à la génération Z qui en attribuent les origines à la présence en ligne de fétichistes des pieds. Selon eux, les jeunes ont grandi avec l’idée que certaines personnes sont prêtes à payer pour des photos de pieds.

«Les jeunes de cette génération ont, pour la plupart, grandi avec internet, où le fétichisme des pieds est largement répandu», explique la tiktokeuse. Le fait d’avoir accès à des sites tels que FeetFinder, sur lesquels des personnes sont prêtes à payer en échange de photos de pieds, fait qu’ils associent automatiquement ces derniers à un «objet de marchandise».

FeetFinder est un site d’achat et de vente de photos et de vidéos de pieds. Sur OnlyFans, un site de partage pour abonnés essentiellement utilisé pour la pornographie, les pieds ont également une valeur marchande.

Annabel Smit est une influenceuse de la génération Z, suivie par 119’000 personnes sur Instagram. Dans une interview accordée au «Huffpost», la jeune femme dit avoir reçu des «messages assez effrayants» de la part de certains followers la suppliant de voir des photos de ses pieds.

Selon elle, il suffit qu’elle publie une photo d’elle en sandales pour être immédiatement submergée de messages directs dans lesquels ses admirateurs réclament d’autres photos de ses «jolis pieds sexy».

C’est ainsi que des photos d’influenceurs et d’influenceuses ou de célébrités atterrissent sur des sites comme Wikifeet, un site internet fétichiste qui publie des photos, en partie sans le consentement des personnes concernées. Celles-ci proviennent généralement de réseaux sociaux, que la génération Z tente désormais d’éviter à tout prix.