GenèveÀ la Migros, le «vol» de sacs coûte bonbon
Deux clients de l’échoppe de la gare Cornavin ont omis de payer un cabas à 40 centimes. Ils ont écopé de 200 francs de frais administratifs. L'un d’eux est même interdit de magasin durant deux ans.

Le touriste brésilien a omis de payer le sac en papier et écopé de 200 francs de frais administratifs.
DRC’est ce qu’on appelle se faire prendre la main dans le sac. Lundi, Jonathan*, un Genevois de 25 ans, passe vite fait à la Migros de la gare, à Genève, histoire de faire deux-trois achats avant de monter dans le train. Juste après avoir réglé 26 fr. 45 en caisse, il est interpellé par une femme en civil. On lui reproche d’avoir volé le sac en papier à 40 centimes qui lui a servi à emballer ses courses. «Vu que d’habitude j’en prends un avec moi, j’ai oublié de le tiper.»
Conduit à l’arrière du magasin, il se voit tendre un formulaire dans lequel il reconnaît «avoir quitté la surface de vente sans avoir présenté à la caisse» le fameux cabas. Il est sommé de fournir ses coordonnées et de signer une «reconnaissance de dette» de 200 fr. de «frais administratifs» à régler avant le 15 novembre. S’ajoute une interdiction d’accès à tous les magasins Migros durant deux ans à Genève, Nyon (VD) et Gland (VD).
Encore abasourdi, le jeune homme raconte d’une voix calme: «Ils m’ont fait comprendre que ce n’était pas négociable et que, si je ne signais pas, ils appelleraient la police. J’étais sous le coup de l’émotion. C’est la première fois que j’avais affaire à la sécurité d’un magasin.» Désireux d’en finir, il signe et file prendre son train. «Après coup, je me dis que je n’aurais peut-être pas dû: 200 francs pour un sac à 40 centimes, c’est du délire! Surtout que je n’ai aucun antécédent. C’est complètement disproportionné!»
Touriste brésilien lui aussi saqué
Même réaction outrée de Renan, 29 ans. Comme le rapporte «20 Minuten», une mésaventure similaire est arrivée à ce touriste brésilien. Venu à Genève pour une conférence, il est allé dans cette même Migros dimanche pour acheter du chocolat. La facture s'élevait à 16 fr. 50. Il n’a, dit-il, pas vu qu’il fallait payer le sac en papier à 40 centimes et a, lui aussi, été sommé de payer 200 francs pour ce «vol». Un épisode désagréable qu'il n'a pas manqué de partager sur X.
* Prénom d'emprunt
«Le vol ne paie pas à Migros»
S’il ne commente pas les cas particuliers, le porte-parole de Migros Genève, Alessandro Sofia, indique que «les frais de 200 fr. sont fixés par le Ministère public et ne sont pas du ressort de notre coopérative». Il ajoute que «l'intention de voler est subjective et difficile à identifier. Cela dit, que l'acte soit intentionnel ou pas, la personne, selon la loi, est tenue de réparer le préjudice causé.»
Porte-parole pour la Suisse, Tristan Cerf ajoute: «L'amende sanctionne le vol, quel que soit le montant de la somme. 99,9% des clientes et clients sont honnêtes et paient leurs achats; ceux qui ne le font pas doivent s'attendre aux conséquences. Le vol ne paie pas à Migros.»