GenèveBaisse d'impôt et gratuité des TPG pour les jeunes
Les comptes 2023 sont tombés. L'argent pleut à nouveau sur le canton. Le Conseil d'Etat veut adoucir la fiscalité et favoriser les transports publics.

Le Conseil d'Etat souhaite redonner du pouvoir d'achat aux Genevois.
TDGUne baisse conséquente de la fiscalité pour les individus et la gratuité des transports publics pour les jeunes de moins de 25 ans: le Conseil d'Etat a annoncé ce jeudi matin deux mesures chocs (que le Grand Conseil devra encore valider) susceptibles d'améliorer le pouvoir d'achat d'un très grand nombre de Genevois. Il agit de la sorte car, une nouvelle fois, l'argent pleut sur le canton: les comptes 2023 se soldent par un excédent record de revenus de 1,4 milliard de francs. C'est encore mieux qu'en 2022, où l'excédent, déjà gigantesque, avait atteint 1,33 milliard de francs.
Le Conseil d'Etat à majorité de droite tient donc la promesse faite dans son programme de législature. Il souhaite une baisse d'impôt allant de 5,3% pour les plus hauts revenus jusqu'à 11,3% pour les classes moyennes. En ce qui concerne ces dernières, soit la grande majorité des contribuables, «ses effets se déploieraient pour les célibataires, à partir de 34'510 francs jusqu'à 191'473 francs de revenu imposable, et pour les couples mariés entre 47'869 francs et 410'775 francs de revenu imposable».
Le mode opératoire est le suivant: le gouvernement va proposer un amendement au projet de baisse fiscale déjà déposé au Parlement par les partis de droite, en accroissant la ristourne offerte aux classes moyennes: pour les catégories de revenu précitées, les diminutions envisagées s'échelonnaient «seulement» de 6% à 9%.
Seconde nouvelle de taille: le Conseil d'Etat veut rendre les transports publics gratuits pour les jeunes jusqu'à 24 ans révolus sur tout le territoire cantonal. Cette offre englobe les TPG, les CFF et les Mouettes, autrement dit toute la communauté tarifaire Unireso. Pour rappel, l'abonnement annuel Unireso Junior (16 à 24 ans) est vendu 400 francs à ce jour. Le coût estimé de cette mesure est de 35 millions de francs par an. Elle pourrait entrer en vigueur courant 2024 déjà, en fonction de l'avancée des débats parlementaires.
Développement suit.
Croissance économique
Cette manne providentielle dont profite Genève s'explique par une très forte progression des revenus fiscaux (+1,78 milliard par rapport au budget 2023). Elle provient essentiellement «de la croissance sans précédent des secteurs phares de l'économie genevoise, que sont le commerce de gros, la finance et l'horlogerie». Le Conseil d'Etat rappelle néanmoins le caractère aléatoire de ces recettes: le contexte mondial est instable et un très petit nombre d'entreprises fournissent le gros de la substance fiscale, ce qui la rend fragile.
Six ans de recettes «extraordinaires»
Lorsque l'extraordinaire se répète, il devient ordinaire, et c'est sans doute ce constat qui a poussé le Conseil d'Etat à agir. Depuis six ans, les comptes (les résultats effectifs) sont en effet très largement meilleurs que les budgets (les résultats prévus). L'écart a atteint 1,9 milliard en 2023; 1,8 milliard en 2022; 550 millions en 2021; 221 millions en 2020; 276 millions en 2019; et 483 millions en 2018.