Genève«Comment va l'école?» Le DIP sonde parents et enfants
La conseillère d'Etat chargée de l'Instruction publique lance une vaste enquête auprès des élèves et des familles, pour connaître leur avis sur le système scolaire.
La conseillère d'Etat chargée de l'Instruction publique, Anne Hiltpold, veut connaître l'opinion des «premiers concernés», sur l'école.
Getty Images/Westend61«Comment va l'école?» Telle est la grande question de la vaste enquête lancée en ce début d'année par le Département de l'instruction publique (DIP) auprès des élèves ainsi que des parents. «L'idée est, pour une fois, de donner la parole aux principaux concernés: les jeunes», souligne Anne Hiltpold, la conseillère d'Etat à la tête du DIP.
Tous les élèves dès la 3P ainsi que leurs familles sont invités à répondre à un questionnaire (lire encadré). «C'est inédit. Cela ne s'est jamais fait, insiste la magistrate. On souhaite savoir comment ça va à l'école? Qu'est-ce qu'on peut améliorer ? Y a-t-il des propositions ?» L'idée est née après le lancement d'un sondage des ressources humaines sur le climat de travail. «On demande leur avis aux enseignants mais à quel moment interroge-t-on ceux qui vivent l'école?»
A remplir du 11 au 29 mars
Le sondage débutera le 11 mars, «avec un délai de réponse jusqu'au 29 mars», précise le DIP. Pour les élèves du secondaire I et II, un questionnaire sera transmis en version numérique. «En primaire, le questionnaire, comprenant une trentaine de points, sera sous format papier, avec la possibilité de poser des questions de compréhension aux enseignants», poursuit le DIP.
Les parents recevront, quant à eux, un mail avec un lien permettant de répondre en ligne au formulaire, qui compte une cinquantaine de questions. En moyenne, il faut entre 20 et 30 minutes pour remplir le document. «La date de restitution des résultats et de la publication du rapport n’a pas encore été arrêtée», conclut le DIP.
Les thèmes sont variés. Les écoliers du primaire se voient ainsi interrogés tant sur leur moyen de locomotion pour se rendre dans leur établissement scolaire que sur leur état de fatigue ou de stress. Estiment-ils qu'«il y a trop de devoirs à faire à la maison»? Ont-ils le sentiment que «tout va trop vite»? Ou s'ennuient-ils? Les 3P et les 4P peuvent même illustrer leur avis en faisant un dessin.
Contenu de l'apprentissage et harcèlement
Aux plus âgés, il sera demandé si «tous les élèves sont traités de la même manière», mais aussi s'ils ont déjà été affublés d'un «surnom méchant». Le contenu de l'apprentissage est aussi passé au crible. «Aimerais-tu apprendre plus de choses… sur les mathématiques? Les langues étrangères? La santé sexuelle et affective?»
Si aucune question ne concerne les restaurants scolaires, les élèves du cycle sont, eux, interrogés sur leur intérêt ou non à disposer d'une cafétéria. «Deux cycles disposent d'une cantine proposant des activités dans le cadre d'un projet pilote, détaille Anne Hiltpold. L'idée est de savoir s'il y a un souhait que cela se généralise.»
Quelles suites?
Les parents sont, eux aussi, invités à donner leur opinion sur les disciplines que l'école devrait privilégier; la justesse des sanctions; l'horaire continu; les classes multi-âges; une éventuelle nouvelle répartition des vacances scolaires ou encore le port de l'uniforme.
Est-ce à dire que si 80% des sondés sont favorables à l'uniforme celui-ci pourrait être adopté? «Si tel était le cas, on pourrait commencer par mettre en place un projet pilote», répond la conseillère d'Etat. Concernant l'utilité et les suites concrètes de l'enquête, Anne Hiltpold souligne: «Tout dépendra du taux de participation. J'espère qu'il sera élevé, afin que cela soit représentatif. Il y a des choses que l'on peut facilement prendre en compte. Par ailleurs, ce sondage nous servira aussi d'outil pour évaluer l'état du système scolaire.» Et de conclure: «En ce début de législature, c'est intéressant de prendre le pouls!»