GenèveDes apprentis créent une veste pour le Festival Transforme
Le festival de rap a collaboré avec une classe du Centre de formation professionnelle Arts pour réaliser un vêtement. Celui-ci sera vendu durant la manifestation ce week-end.
Dans un atelier rempli de machines à coudre, tissus et mannequins, quatre étudiantes du Centre de formation professionnelle Arts (CFP Arts) s'affairent autour d'une table. Les jeunes filles, âgées de 16 à 20 ans, mettent la dernière touche à une veste. Celle-ci sera vendue à l'occasion du Festival Transforme, ce week-end (lire encadré). Comme elles, près de 200 apprentis participent à l'organisation de la manifestation, qui met en lumière les formations professionnelles et les nouvelles pépites locales du rap.
Un bomber en jean unisexe
Dix jours avant le coup d'envoi, Alice, Tina, Joana, Hélène et Lou-Anne œuvrent dans une ambiance studieuse. «J'épingle le col pour qu'on puisse le coudre, explique Joana. C'est assez compliqué, il y a pas mal d'épaisseur.»
Tina, pour sa part, a réalisé les manches, les poches et la promo. C'est son prototype qui a été choisi par le jury. «Je voulais un modèle unisexe qui s'adapte à toutes les morphologies et reste dans l'ambiance du festival», détaille l'apprentie, satisfaite du résultat: un bomber en jean avec un motif dans le dos. «La combinaison d'un W et d'un T, le tout en restant très abstrait, décrit le professeur de classe, Léo. Le T représente le festival Transforme et le W, Waldstätten, la marque fribourgeoise avec qui on a collaboré pour la direction artistique et l'aspect commercial.»
Collaboration riche et valorisante
«J'ai hâte de voir le rendu final. Tina a fait du bon taf», se réjouit Hélène. Appliquées, les quatre jeunes filles s'entraident et apprennent de leurs erreurs. «J'ai dû recommencer, car je n'avais pas placé les épingles du bon côté, confie Hélène. Alice, elle, a particulièrement apprécié de «travailler en groupe sur le même projet».
Durant un semestre, ces élèves de première année ont réalisé une quinzaine de pièces. «Tous les mandats qui nous permettent de pratiquer sont bons à prendre. Là, ça nous a permis de faire quelque chose de très concret et de sortir de nos envies personnelles. L'échange avec Salih, le fondateur de Waldstätten, a été d'une richesse incommensurable. Même moi j'ai beaucoup appris et pour les jeunes, c'était hypervalorisant.»
Visibiliser le travail des élèves
«Le festival a justement la capacité de sortir des projets de la classe pour les visibiliser auprès du grand public. On essaye toujours de faire en sorte que ceux-ci s'insèrent dans le cursus scolaire, pour que les apprentis développent des compétences dont ils ont besoin», précise Renaud Durussel, programmateur et responsable communication Transforme. Le festival a fait appel aux élèves du CFP Arts pour la deuxième fois. «A terme, on espère pouvoir produire toute une collection.»
Jeunes bourrés de talent
«Ils sont bourrés de talent. J'ai trouvé ça vraiment incroyable, relève Salih Schmid Kilic. Je voulais partager mon vécu avec les jeunes et leur offrir un aperçu de l'envers du décor. La mode est un marché assez difficile. Je suis un des rares à vivre de ça en Suisse romande.» Le spécialiste, qui a lancé sa marque en 2020, entretient un lien étroit avec le monde de la musique. «Il a habillé Slimka, Di-Meh et même PNL», soulignent fièrement les apprenties.
Pépites du rap à découvrir
Pour sa 7ème édition, le Festival Transforme se déroulera vendredi et samedi à l'Alhambra, avec comme tête d'affiche la rappeuse française Lala &ce, mais aussi des artistes locaux, tels que les Genevois Aamo et Enash ou encore la Tessinoise Ele A. Chaque année, la manifestation attire près de 2500 personnes.