Genève fermera ses restaurants dès le 23 décembre, à 23 heures

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GenèveGenève fermera ses restaurants dès le 23 décembre, à 23 heures

Le taux de reproduction effectif du coronavirus a dépassé la limite qui permettait au canton d’appliquer un régime d’exception.

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En raison de la pandémie de coronavirus, dès mercredi 23 décembre, à 23 heures, les restaurants, bars et cafés fermeront à Genève, a annoncé cet après-midi le Conseil d’État. La Confédération avait autorisé la semaine dernière des exceptions, pour autant que le taux de reproduction du virus ne dépasse pas 1 durant trois jours. Ce n’est presque plus le cas au bout du lac, selon les chiffres de l’EPFZ. «Il fallait s’y attendre et nous nous y attendions, a déclaré la présidente du gouvernement», Anne Emery-Torracinta.

A Genève, le taux de reproduction, qui était de 1 vendredi, est monté à 1,01 samedi et 1,02 dimanche. Formellement, le régime fédéral n’est pas encore de mise, puisqu’il faut trois jours au-dessus de un pour ne plus bénéficier d’une exception. Mais le Conseil d’Etat a voulu se montrer réaliste, compte-tenu de la dynamique ascendante du taux de reproduction, et prudent en annonçant la fermeture lundi pour mercredi soir, «afin de laisser le temps nécessaire aux établissements pour écouler leurs stocks et s’organiser», a expliqué le conseiller d’Etat chargé de la santé Mauro Poggia.

Hypothétique réouverture

Ainsi, les autorités vont appliquer le régime fédéral dès mercredi soir. Les restaurants et les bars ne pourront plus accueillir de clients. Il en sera de même pour les installations sportives, les établissements de loisirs et les musées. Les bibliothèques pourront accueillir des lecteurs. Les commerces, eux, devront fermer leurs portes à 19h, ainsi que le dimanche. Ces mesures sont valables jusqu’au 22 janvier prochain, au moins. D’ici-là, il serait théoriquement possible de revenir à un régime d’exception, pour autant que le canton repasse à un taux de reproduction en dessous de 1 durant sept jours. A cela, s’ajoute le fait que, dès le 5 janvier, ce seuil sera encore abaissé à 0,9.

Après une précédente fermeture d’un mois les établissements publics avaient rouvert le 10 décembre, soit il y a à peine une dizaine de jours. Le gouvernement se défend de vouloir jouer au yoyo en enchaînant fermetures et réouvertures. «Les professionnels du secteur étaient demandeurs, a affirmé Mauro Poggia. Ils n’auraient pas compris une prolongation des mesures alors que d’autres cantons ouvraient.»

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«Je n’ai plus de mots»

Si la nouvelle était dans l’air, les restaurateurs n’en réagissent pas moins vigoureusement. «Je n’ai plus de mots», a déclaré, dépité, Laurent Terlinchamp, président de la société des cafetiers. Il juge la profession abandonnée, les professionnels «laissés dans une situation psychologique dramatique. C’est inhumain». Le restaurateur fustige des aides totalement insuffisantes et qui arrivent tard, voire trop tard. «Je suis dépité, et ce n’est que le prénom, se lamente Laurent Terlinchamp. Il y a des gens qui sont en train de tout perdre, la situation est désespérée.»

Ce désespoir, les autorités en sont conscientes. «Le Canton sera à l’écoute», a déclaré Nathalie Fontanet. La grande argentière a rappelé que des aides, qui s’ajoutent aux mécanismes fédéraux de RHT et d’APG, avaient déjà été acceptées par le parlement genevois. Elle indique vouloir réfléchir à l’intégration du secteur de la restauration dans les cas de rigueur fédéraux, ce qui permettrait des financements supplémentaires. Nathalie Fontanet a également précisé qu’il allait falloir se pencher sur les domaines d’activités dépendants des établissements fermés. «Les grossistes, par exemple, ne sont pas frappés d’une interdiction d’exercer, pourtant l’impact de ces mesures est extrêmement fort», a-t-elle illustré.

Trois jours sans commerces

Les commerces sont également concernés par ces mesures fédérales. Ils devront désormais fermer à 19 heures au maximum. Ces derniers samedis, les horaires avaient été prolongés jusqu’à 20h. Les ouvertures du dimanche sont aussi proscrites. Le week-end de Noël, à savoir le vendredi 25, le samedi 26 et le dimanche 27, tous les magasins, y compris les commerces d’alimentaire, devront rester portes closes. Il en sera de même le 1er janvier, mais pas le 31 décembre. Seules exceptions, les pharmacies et les boulangeries. Les restrictions concernant le nombre de clients autorisés à entrer simultanément restent inchangées.

Genève est ainsi le deuxième canton romand, après le Jura, a devoir renoncer au régime d’exception. Mardi, les autorités des autres collectivités devraient communiquer simultanément sur leur situation et les mesures envisagées. Il y a une volonté de coordination, ont indiqué les magistrats genevois. Nathalie Fontanet a précisé que les cantons s’étaient rencontrés lundi et réfuté l’idée que les gouvernements tentaient de travailler chacun pour soi et tentant de laisser leurs établissements ouverts plus longtemps que les autres.

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