Hausse des agressions sur les agents du stationnement à Genève

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GenèveHausse des agressions sur les agents du stationnement

La Fondation des parkings s'inquiète des actes hostiles de plus en plus nombreux envers ses collaborateurs, sur le terrain. Elle lance une campagne de sensibilisation.

La campagne de sensibilisation de la Fondation des parkings, en quatre affiches.
Les agents victimes d'agressions souffrent de stress et d'anxiété, notamment, dénonce la fondation.
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Lucien Fortunati/TdG

Recevoir une prune pour un scooter mal parqué ou un dépassement de temps est rarement un moment de félicité. Mais cela n'excuse pas tout. La Fondation des parking a dénoncé mercredi une hausse ces dernières années des agressions contre ses agents qui, sur mandat des communes ou de la Ville de Genève, verbalisent sur la voie publique. Une campagne de sensibilisation a été lancée.

«Les gens qui n'assument pas leur erreur viennent toujours plus à notre contact», témoigne Pierre Susini, chef de poste à la fondation. Sur l'échelle des hostilités, il y a d'abord «le tutoiement direct, sans même dire bonjour». Mais surtout, et c'est nouveau, «de plus en plus de passants, à pied, à vélo ou en voiture nous prennent à partie lorsqu'ils nous voient opérer. Cela se traduit par des insultes, des doigts d'honneur, alors que l'on fait juste notre travail.» De quoi causer stress et anxiété. Les agressions physiques, elles, restent rares, mais il y en a quelques-unes: «Des contrevenants poussent nos collaborateurs ou frappent leur appareil de contrôle pour les empêcher de dresser l'amende.»

Visiblement, deux situations accentuent l'agressivité des usagers: lorsqu'ils sont garés sur une case de livraison et, pour les pilotes de deux-roues motorisés, lorsqu'ils stationnent sur un trottoir, alors que la tolérance en la matière a pris fin, en 2021.

Dénonciations pénales

Difficile d'expliquer les raisons de cette hostilité grandissante. Ce ne sont que des hypothèses, souffle Pierre Susini, «mais peut-être que la crise fait que les gens sont plus proches de leur sous, et réagissent davantage lorsqu'ils sont amendés? Notre efficacité accrue grâce aux technologies modernes (scan-car, appareils de contrôles) et la difficulté de trouver des places de parc pourraient aussi jouer un rôle.»

La fondation déplore «un acte hostile par semaine, au minimum», et entend désormais tous les dénoncer auprès de la justice. Les victimes bénéficient d’un accompagnement psychologique et des services d’un avocat. L'institution affirme par ailleurs que ces situations n'ont pas eu d'impact négatif sur le recrutement ni provoqué de démissions.

Constat différent à la police

Outre la Fondation des parkings, la police municipale de la Ville de Genève sanctionne aussi les stationnements fautifs. Elle n'a cependant pas constaté de recrudescence des comportements agressifs envers ses agents.

Face à un collaborateur de la fondation ou à un policier, «le respect de l'autorité est sans doute, et malheureusement, différent, remarque la capitaine Christine Camp, commandante des forces de l'ordre municipales. S'en prendre à un de nos agents - représentant de l'autorité de l'État - a aussi des conséquences plus lourdes; cela peut avoir des suites pénales, pour injure ou refus d'obtempérer, par exemple.»

Le ton monte aussi à Lausanne

Dans la capitale vaudoise, le contrôle du stationnement dépend des assistants de sécurité publique (ASP), sous l'égide de la police municipale. Porte-parole de cette dernière, Sébastien Jost relève que, selon les ASP, «les incivilités (contestations virulentes, injures) augmentent à leur encontre». Impossible cependant de dater et de quantifier cette tendance: «C'est de l'ordre du ressenti.» Le communicant peine à expliquer les raisons du phénomène. Quant aux plaintes déposées contre les contrevenants qui dépassent les bornes, la police ne dispose pas de chiffres en la matière.

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