GenèveL'Office du tourisme veut dévoiler la «Genève inattendue»
Les offres hors des circuits touristiques traditionnels et la personnalisation des séjours grâce à l'IA figurent parmi les priorités de ces prochaines années.

La découverte du vignoble genevois, un des objectifs de Genève Tourisme.
Bastien Gallay«Ambitieuse». C'est ainsi que le Conseil d'Etat a qualifié la convention d'objectifs de la Fondation Genève Tourisme, approuvée mercredi. D'ici à 2029, une cinquantaine d'actions seront déployées pour faire évoluer un secteur porté notamment par de récents records de nuitées. Si nombre de ces offres sont encore en gestation, plusieurs pistes sont déjà tracées, indique Adrien Genier, directeur de la Fondation.
«Nous voulons montrer la Genève inattendue, faire découvrir des pépites en renforçant, par exemple, le lien entre ville et campagne – le vignoble, notamment.» Des initiatives semblables au Choco Pass devraient ainsi nourrir des projets de découvertes thématiques. Tel sera le cas pour la haute horlogerie, avec la mise en ligne du Geneva Watch Guide, en novembre. Au menu, des propositions de visite et même la participation à des ateliers de montage.
Un concierge digital personnel
Cette nouveauté s'inscrit dans une logique évidente. Le numérique constitue un défi majeur à plusieurs égards pour Genève Tourisme, ces prochaines années. Une app pourrait ainsi informer son usager – en temps réel et grâce à la géolocalisation – sur les points d'intérêt ou les activités les plus proches. «Cette sorte de concierge d'hôtel digital marque une hyperpersonnalisation de l'offre», décrit Adrien Genier.
Dans cette optique, l'IA va prendre une place prépondérante: «De plus en plus de gens l'utilisent pour planifier leur voyage. Nous devons donc la nourrir avec des infos pertinentes.» Pour ce faire, huit «gestionnaires d'expérience» ont été engagés l'an passé, avec chacun son domaine (culture, restauration, shopping, etc.).
L'Inde et le Brésil à l'horizon
Parmi les marchés ciblés ces prochaines années, il y a notamment l'Inde, dont «le volume et le type de clientèle» suscitent le très vif intérêt de Genève Tourisme. Autre pays que la Fondation entend draguer: le Brésil. «Là, ce n'est pas le nombre de visiteurs potentiels qui prime, mais la période de l'année où ils voyagent, éclaire Adrien Genier. Les grandes vacances de l'été austral, c'est janvier et février. Des périodes plutôt creuses pour nous, que ces touristes pourraient en partie combler.» Genève joue la carte du «Swiss made», si vendeuse à l'étranger: soit, cultiver la «suissitude» de Genève, sur des thèmes comme l'esprit d'ouverture, la sécurité, l'authenticité ou la stabilité.
Aujourd'hui, en nombre annuel de visiteurs, le marché national est le plus important, devant l'Amérique du Nord, la Grande-Bretagne, la France et les pays du Golfe.
Toutes ces initiatives ont pour but de renforcer le tourisme de loisirs, au bout du lac. De quoi, selon la Fondation, combler en partie les pertes attendues en raison de la crise aiguë de la Genève internationale, plombée par les coupes budgétaires.
La manne des congrès
Parmi les priorités de Genève Tourisme, la tenue de congrès figure en première ligne. «Notre objectif est de doubler leur nombre d'ici à quatre ans, pour passer à 50 événements et quelque 175'000 nuitées annuelles, pour 120 millions de francs de retombées économiques», expose Philippe Schwarm, président de la Fondation. Celle-ci entend aussi s'ouvrir à d'autres domaines. Aujourd'hui, environ 75% des congrès concernent les sciences. Ceux qui touchent à la tech, à la finance ou au droit devraient prendre de l'importance.