Agent piétinéUn bœuf en fuite échappe à la police genevoise depuis deux jours
L’animal s’est évadé lundi de l’abattoir de Loëx. Depuis, il a été repéré plusieurs fois, a chargé les forces de l’ordre, et n’a pas pu être neutralisé.

L’animal en fuite est un bœuf dépourvu de cornes (image d’illustration).
Getty Images/iStockphotoUn bœuf de 650 kilos, apeuré donc passablement agressif, commet divers dégâts dans la campagne genevoise et échappe aux forces de l’ordre depuis deux jours. L’animal, dépourvu de cornes, s’est évadé de l’abattoir de Loëx (GE), lundi. Depuis, une course-poursuite s’est engagée, mais la bête parvient à chaque fois à se faufiler entre les mailles du filet. La dernière fois qu’elle a été aperçue, elle se trouvait dans la région de Cartigny, où plusieurs dommages matériels ont été recensés.
Agent piétiné, pare-chocs arraché
Après sa fugue, le bœuf a été repéré une première fois par une patrouille mardi à 1h45, à la route de Pré-Marais, vers la sortie de l’autoroute de Bernex. «Il a chargé nos collègues, dont l’un a été légèrement blessé à la main», relate Alexandre Brahier, porte-parole de la police. Plus tard dans la nuit, le mammifère réapparaît au parc Marina, bordé sur trois côtés par des petits immeubles au centre de Bernex. L’éleveur se rend sur place avec un tracteur et une remorque, mais la capture est un échec. Le bovidé charge à nouveau un agent, qui l’esquive et court se cacher entre une voiture et un grillage. Dans sa fuite, il est percuté et piétiné, sans gravité heureusement. Le pare-chocs du véhicule de service est arraché dans l’aventure. Le boeuf parvient à s’enfuir sur la route de Bernex. Des policiers lui courent après, mais il charge à nouveau, puis s’évanouit dans la nature.
Le fait que l’animal n’ait pas été abattu interpelle: en février 2021, un daguet (un jeune cerf) en panique dans le cimetière de Châtelaine avait été tué par la police sur ordre du service des gardes-faune, après cinq heures de traque et trois tentatives infructueuses de l’endormir avec des fléchettes sédatives. Pourquoi ce bœuf n’a-t-il pas été neutralisé?
Neutralisation impossible en milieu habité
Alexandre Brahier souligne d’abord qu’un jeune daguet possède des bois pointus et est très énergique. Stressé, il représente un danger. Et si, pour les animaux sauvages, c’est le garde-faune qui est décisionnaire en matière de mise à mort, pour les bêtes d’élevage et domestiques, ce sont le propriétaire et la police qui ont la main. Dans le cas présent, la sédation était impossible: le produit doit être préparé en avance et, avec la chaleur, il ne se conserve pas et perd en efficacité. Et plus l’animal est stressé, plus l’opération est complexe. Quant au tir à balles réelles, il n’en était pas question: «Le boeuf se trouvait au milieu de maisons. Il n’était pas possible de le neutraliser sans mettre en danger les riverains.»
La police prie la population de l’avertir au plus vite si elle repère l’animal, tout en restant extrêmement prudente. «Il ne faut pas l’approcher et se cloisonner au plus vite s’il est en mode furie.»