Un drone traque les fuites dans les conduites d'eau, à Genève

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GenèveUn drone sillonne les conduites d'eau pour traquer les fuites

Les SIG testent une nouvelle manière de vérifier l'état des canalisations. Leur drone permet aussi d'inspecter des lieux difficiles d'accès, dans les bâtiments de l'entreprise.

Le drone des SIG en action.

Images: dra/20min/SIG

Lors des récentes crues de l'Arve, c'est lui que les Services industriels de Genève (SIG) ont envoyé pour analyser l'état de certaines conduites d'eaux usées. Lui? Un collaborateur d'un nouveau type: petit, rond, avec des yeux dotés de lasers. La régie teste depuis le début d'année un drone qui se faufile dans les canalisations. Equipé de deux caméras - l'une thermique et l'autre à haute résolution - ainsi que d'une sorte de radar, l'appareil scanne les tuyaux pour y déceler des fuites.

Gains de temps et de moyens

Ce n'est pas sa seule mission, éclaire Frédéric Giraud, directeur du Service des eaux usées aux SIG: «Il permet aussi de poser des diagnostics sur l'état de certains ouvrages, comme nos stations de pompage ou d'épuration». Et ce, dans des espaces confinés et des endroits difficiles d'accès, en raison de leur exiguïté, de la qualité de l'air ou de leur localisation dans un bâtiment. «Plus besoin d'utiliser une nacelle ou de monter des échafaudages, par exemple», illustre Julien Weiss, l'un des cinq volontaires des SIG formés au pilotage du drone. Résultat: un gain de temps, de personnel et de sécurité, se félicite l'entreprise.

Le drone utilisé par les SIG a été conçu par une start-up de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Prix de l'appareil: 50'000 francs.
La pièce ronde, à droite sur l'engin (photo), est un système LiDAR (Light detection and ranging), un scanner laser qui établit notamment des relevés topographiques à petite échelle.
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Le drone utilisé par les SIG a été conçu par une start-up de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

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Un appareil qui vaut cher

Vu le prix de l'engin conçu par une start-up de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) - 50'000 francs - «on est un peu tendus lorsqu'on l'utilise, sourit Nicolas Brutsch, autre pilote agréé. En réalité, il est relativement aisé à manier grâce notamment à un système de stabilisation performant.» Une journée de formation, un ou deux entraînements par mois, et le tour est joué.

Les vols souterrains se font souvent la nuit, ajoute Frédéric Giraud: «Les gens dorment et c'est donc à ce moment que le niveau d'eau des collecteurs est le plus bas; cela laisse ainsi de la place au drone». Car bien que résistant à l'eau, l'appareil n'en est pas encore au point de se transformer en mini sous-marin...

Le bilan de la phase test devrait être établi avant la fin de l'année, selon les SIG. S'il est positif, des drones pourraient être amenés à contrôler également le réseau de gaz et d'électricité.

Un passe-partout, ou presque

Résistant à la poussière, en plus de l'eau, le drone a une largeur de 48 centimètres. Sa stabilité et son armature antichoc lui permettent d'évoluer dans les canalisations avec un minimum de marge: il peut voler dans des tuyaux de 80 cm de diamètre - et plus, évidemment. Soit 70% du réseau SIG des eaux usées, long d'environ 200 km. Le point noir de l'engin réside dans son autonomie: elle est de douze minutes, au maximum. Le drone est donc généralement engagé sur des tronçons d'une centaine de mètres, pas davantage. «Mais cela ne limite pas trop nos opérations, puisque les points d'entrée sur le réseau de canalisations sont nombreux», relève la régie.

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