Genève«Grâce aux Scan Cars, on se gare mieux en ville»
Selon la Fondation des parkings, les conducteurs respectent davantage les règles de stationnement depuis le lancement en 2018 d’un système mobile qui scanne les autos garées dans la rue.

Une Scan Car circule aux abords du parc des Bastions.
dr«Avant l’arrivée de cette technologie, seule la moitié des voitures parquées à l’extérieur se conformait aux règles de stationnement. Aujourd’hui, les deux tiers le font.» Directeur de la Fondation des parkings, Damien Zuber a le sourire: selon lui, la mise en service des Scan Cars, il y a trois ans, a tenu ses promesses. Lancées en ville de Genève en février 2018, deux autos photographient depuis lors les plaques des véhicules à quatre roues garés le long des artères et détectent ceux en infraction. Les contractuels en sont informés via une app de géolocalisation et sanctionnent. Une troisième Scan Car entrera en service cette année, et d’ici le printemps, le dispositif couvrira aussi la ville de Carouge.
«Aujourd’hui, les limites d’horaires autorisées sont bien mieux observées; il y a aussi moins de gens parqués sur des emplacements non autorisés, comme les trottoirs ou les places réservées, se félicite Damien Zuber. Je suppose qu’avec l’intensification des contrôles et leur optimisation, les automobilistes ont tendance à davantage se plier aux règles en vigueur.» Moins contraignante pour les usagers en manque de monnaie au moment de payer au parcmètre, la dématérialisation des billets a aussi joué, d’après le patron de la Fondation.
Bonne nouvelle pour les commerçants
Du coup, grâce à un meilleur respect de la durée autorisée de stationnement, le taux de rotation sur les cases a augmenté. «C’est une bonne chose pour l’accès aux magasins en ville», souligne Damien Zuber. Par ailleurs, les données récoltées par les autos équipées de scanners permettent aussi d’adapter l’offre en matière de paiement: «Les statistiques nous indiquent où ajouter des appareils, de quel type, et où en enlever, par exemple.»
Favorable sur le principe à tout ce qui permet d’améliorer le tournus sur les places de parc, le Touring Club Suisse se réjouit lui aussi de ce bilan. Et ce, pour deux raisons, détaille le directeur de la section genevoise, Yves Gerber: «D’abord, c’est essentiel pour les commerces, car cela privilégie le visiteur au pendulaire, qui a une propension à laisser son auto longtemps au même endroit. Ensuite, cela diminue l’important trafic polluant généré par ceux qui tournent dans les quartiers à la recherche d’un stationnement.»
Contraventions: d’abord la hausse, puis la chute
Avec la mise en circulation des Scan Cars, le nombre d’amendes a pris l’ascenseur. En 2017, avant l’arrivée des contrôles high-tech, les agents de stationnement ont dressé 300’000 contredanses. En 2019, le chiffre était passé à 370’000. Mais l’an passé, il est revenu à 317’000. Damien Zuber suppose que cette diminution résulte des restrictions Covid et de leurs conséquences (fermeture des commerces, télétravail, suppression temporaire des amendes, etc.). Mais pas seulement: «Le respect renforcé des horaires de stationnement a aussi dû jouer.»
Par ailleurs, si le système des Scan Cars permet dans plusieurs villes à l’étranger de délivrer automatiquement des contraventions, cette option n’est pas à l’ordre du jour au bout du lac. La tâche incombera donc toujours aux 78 agents de contrôle de la Fondation, laquelle ne prévoit pas de réduire ses effectifs.