Grand succès pour le 20ème festival de Dour

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Grand succès pour le 20ème festival de Dour

Cette année, ce sont à nouveau 144'000 festivaliers qui se sont rendus dans la petite ville de Dour pour célébrer la musique pendant quatre jours. Nos envoyé spéciaux vous le font vivre.

Pour sa vingtième édition, le festival de Dour a présenté à nouveau une équipe gagnante: une programmation et un public variés. En d'autres termes, un lieu où reggae men, coreux, rappeurs et electro fans se côtoient sans accrochage, découvrant chacun des nouveautés dans un style jusqu'alors étranger.

Jeudi 17: Entrée dans le vif du sujet

C'est aux Toasters qu'est attribuée l'ingrate tâche d'ouvrir le festival ce jeudi 17 juillet. Le ska traditionnel des New-Yorkais fera pourtant aisément danser les premiers festivaliers arrivés en masse à la Last Arena (grande scène). En 26 ans, le combo américain n'a rien perdu de sa saveur. A côté d'une scène belge bien présente, cette première journée propose à l'affiche The Hoosiers avec son brit pop entraînant et ses amplis à poils.

Les londoniens, qui avaient annulé leur venue au Festi'Neuch, ont tout donné au public belge, mais également français, allemand et hollandais. Vient ensuite Goldfrapp. La chanteuse anglaise envoûte une foule qui ne cesse de croître avec un electro trip-hop mélangé à une voix classique. L'heure tourne, et alors que les dj's de Birdy Nam Nam clôturent sur la Last Arena, d'autres dj's assurent la variété, dont Tiga qui fait vibrer le Dance Floor comble au son de ses platines.

Vendredi 18: rap et hardcore sous la pluie

Nuageuse et parfois pluvieuse comme la veille, la journée du vendredi s'installe doucement mais sûrement avec des groupes comme Spoiler NYC ou X Makeena. Mais vers 16 heures, les choses sérieuses commencent avec Do or Die. Le groupe montois joue ici chez lui et entraîne un public conquis sur un hardcore gonflé à la testostérone. Marquée par une forte présence de la scène hardcore new-yorkaise (Spoiler NYC, H2O, Merauder, Agnostic Front ou encore Life of Agony), l'après-midi et début de soirée s'annonce plutôt percutant, ces formations s'alternant soit sur la scène principale, soit dans la tente Eastpack Core Stage.

Vers 22 heures, un changement radical est opéré avec l'arrivée sur scène d'Ice Cube, de Los Angeles. Le rappeur américain joue devant une audience à son sommet, la plaine entière étant «noire de monde». Avec une demi-heure de retard, le collectif new-yorkais Wu-Tang Clan monte sur scène, cette fois accompagné de Method Man. On pensait avoir tout vu mais les gens se pressent encore plus. La foule est dense, l'ambiance à son comble. Tout le monde les bras en l'air chante en coeur «Wu Tang». Le concert terminé, Boys Noize, SebastiAn et Surfing Leons se sont enchaînés sur la Eastpack. Ambiance électro assurée.

Samedi 19: l'éclectisme est roi

Le gros son sera encore à l'honneur le samedi. Les locaux de Planey et Nasty ont déjà leurs adeptes: circle pit et mosh pit sont au rendez-vous. Les suédois de The Bones nous balancent ensuite un punk n' roll détonnant semblable à Social Distortion, le tout à la sauce Viking. Une vraie musique de mauvais garçon. Alors que les Suédois de Quit Your Day Job mettent le feu sur le Dance Hall en diffusant à grandes doses un punk electro déjanté, nos compatriotes de Cataract fêtent leurs dix ans en faisant trembler les planches avec un hardcore livré avec précision. La fête continue avec Madsin, I AM X, Meat Puppets, Heavens Shall Burn et un show visuel impressionnant des Français de Punish Yourself.

Vient maintenant Woven Hand sur la Red Frequency (scène ouverte secondaire). Sa musique, entraînant à la méditation et la contemplation, plongera la foule dans un état second. Alors que certains planent toujours sur leur nuage, Hatebreed transforme la plaine de la Machine à Feu en un champ de bataille des temps modernes avec un hardcore à la mécanique bien huilée. La soirée est loin d'être finie avec Cassius, The Subs (en live) et Hardfloor, qui feront danser les irréductibles jusqu'au levé du soleil.

Dimanche 20: Jets de projectiles

Pour la dernière journée du festival, Dour accueillait encore une belle brochette d'artistes en tout genres. Hollywood Porn Stars, The Raveonettes et Gogol Bordello se sont succédés sur la Last Arena pour le plus grand plaisir des fans. La scène neometal française était également présente avec Lofofora et AqME, de même que la scène hip hop et electro, grâce entre autre à Sinik, Digikid.84 ou encore Slagsmålsklubben.

Mais outre ces prestations, le dimanche a été marqué par quelques faits divers. Tout d'abord le concert de Didier Super, l'artiste français qui n'a peur de rien ni de personne et qui se moque de tout et de tout le monde. Presque une tradition à ces concerts, le public lui a jeté des projectiles en tout genre. Ses textes n'ont d'ailleurs pas fait rire tout le monde. Un peu plus tard, les BB Brunes, qui venaient de se faire insulter par des festivaliers lors d'une interview, montaient sur scène pour entamer leur set. A peine arrivé que le groupe a dû faire face à une avalanche de tomates. Mais, intrépides, les musiciens ont continué à jouer et ont même obtenu des applaudissements en fin de concert.

Dour 2008, c'est déjà fini, et tout le monde s'est déjà donné rendez-vous l'année prochaine.

Robin Renard et Jérémie Malengreaux, Dour

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